Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un samedi vers 15h10, dans un centre de tri des déchets, un feu se déclare sur 2 000 m³ de déchets divers (tout venant valorisable et tout venant incinérable) stockés à l’air libre dans 2 alvéoles distinctes. Un employé observe un dégagement de fumées et donne l’alerte. Il essaye de limiter la propagation des flammes à l’aide d’une lance en attendant l’arrivée des pompiers. Pour parfaire l’extinction, les déchets sont étalés à l’aide d’une grue. Les pompiers éteignent l’incendie à l’aide de 3 lances avant de quitter les lieux vers 19 h. Ils effectuent une ronde de surveillance vers 20 h.

Conséquences

Dans l’attente de leur enlèvement, 60 t de déchets détruits sont stockés dans une alvéole vide. Aucun blessé n’est à déplorer. Une société spécialisée prend en charge les 28 t d’eaux d’extinctions confinées. Par mesure de précaution, le site est fermé le lendemain. L’exploitation reprend normalement le surlendemain.

Analyse des causes, suites données par l’administration et retour d’expérience

L’inspection des installations classées constate plusieurs non-respects de prescriptions. Un arrêté de mise en demeure est pris.

Les déchets impliqués dans l’incendie provenaient de déchetteries. L’exploitant émet l’hypothèse d’un feu déclenché par l’échauffement d’un déchet non conforme, par exemple un appareil électrique de type batterie qui aurait dû être traité par la filière DEEE.

L’accident a eu lieu un week-end. Or, le site fonctionne en mode dégradé pendant cette période car seul un agent de pesée est présent. Cet agent travaille dans le bâtiment administratif et dispose d’un report vidéo de plusieurs caméras qui filment la bascule et l’aire de déchargement. Cependant, le niveau de zoom ne permet pas une vision précise. La plupart des camions entrants sont bâchés. Dans ce cas-là, il n’y a aucune vérification possible. Par ailleurs, le logiciel de registre des déchets dont dispose l’exploitant ne fournit pas d’informations sur la nature des déchets livrés par les déchetteries situées en amont. La prescription de l’arrêté préfectoral demandant un contrôle visuel des déchets reçus et une vérification de la conformité par rapport aux informations délivrées par les sites fournisseurs n’est donc pas respectée.

Ce sont également des problèmes au niveau de l’acceptation préalable des déchets et des contrôles effectués qui étaient à l’origine d’un incendie survenu sur site quelques semaines auparavant (ARIA 48524 : absence de vérification et tri des archives de bureau avant broyage), et d’un autre survenu en août 2015 (ARIA 46997).

Suite à ce nouvel événement, l’exploitant met en place une procédure de réception spécifique aux déchets “tout venant”, avec des photographies des déchets non acceptés. La procédure inclut un échantillonnage hebdomadaire d’une benne de déchetterie pour caractérisation complète et rechercher d’éventuelles non conformités (avec rédaction et transmission d’une fiche d’anomalie le cas échéant). Cette procédure est diffusée aux employés. L’exploitant renforce ses effectifs dédiés aux opérations de réception, notamment le week-end.

L’exploitant rencontre le gestionnaire des déchetteries à l’origine des livraisons de déchets non conformes. Ces déchetteries effectuent un rappel relatif aux déchets interdits à leurs agents.

Par ailleurs, l’incendie s’est propagé de la première (tout venant valorisable) à la deuxième alvéole (tout venant incinérable) en raison du vent et d’un mur séparatif de hauteur insuffisante. Ceci constitue également un écart par rapport à l’arrêté préfectoral. L’exploitant avait récemment réduit les dimensions du mur de séparation : des blocs en béton empilables constitutifs de ce mur avaient été ré-employés ailleurs dans le site. Suite à l’accident, l’exploitant achète et met en place de nouveaux éléments en béton pour reconstituer des murs inter-alvéolaires de hauteur suffisante. Il fait un rappel à ses employés sur les bonnes pratiques de stockage.