Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un rejet d’ammoniac (NH3, gaz odorant et toxique) se produit entre 20 h et 22 h dans une usine de fabrication d’engrais synthétiques. Des riverains se plaignent dès 22h45 de fortes odeurs d’ammoniac. Les capteurs situés en périphérie du site et au niveau de la station de surveillance de la qualité de l’air du hameau voisin mesurent respectivement des pics de concentrations de 12,5 et 1,5 ppm de NH3.

À la suite de la mise en sécurité du turbocompresseur frigorifique (TCF) de la boucle de synthèse de l’unité de fabrication d’ammoniac (déclenchement par sécurité de pression basse d’huile), l’unité “Purgal” de valorisation du gaz de purge issu de la synthèse a fonctionné pendant une vingtaine de minutes avant de déclencher à son tour par sécurité de pression basse. L’arrêt du TCF a par ailleurs entraîné un enrichissement en ammoniac des gaz de purge. La mise en sécurité de cette unité Purgal est assurée par la fermeture de 2 vannes, les gaz de purge de la synthèse étant alors dirigés vers la chaîne des fumées de l’unité ammoniac (traitement et rejet à 90 m) via l’ouverture automatique d’une troisième vanne.

Après analyse, le by-pass de la vanne d’isolement de l’unité Purgal était bloqué en position ouverte et laissait passer un débit résiduel de gaz vers cette installation. Le circuit en amont de la turbine et de la cheminée de l’unité a ainsi été engorgé avec de l’ammoniac. A 19h50, un opérateur est intervenu sur l’unité en ouvrant, dans l’attente du redémarrage du TCF de la boucle de synthèse de l’unité ammoniac, une vanne manuelle car il pense que la turbine est isolée du Purgal suite à la mise en sécurité (vanne d’isolement fermée). Comme cette dernière est restée ouverte, la décompression de la turbine entraîne la décompression du circuit vers la cheminée du Purgal (45 m). C’est cette action qui a finalement entraîné le rejet accidentel d’un flux de gaz de purge enrichi d’ammoniac dans l’environnement. Les opérateurs en salle de contrôle ont été alertés par les capteurs périphériques du site. Les rondes effectuées ont permis de localiser l’émissaire. La vanne manuelle impliquée a été refermée à 22h05.

L’exploitant met en œuvre les actions correctives suivantes :

  • contrôle de bon fonctionnement et d’étanchéité, condamnation en position fermée du by-pass de la vanne d’isolement ;
  • modification de la fiche réflexe relative au déclenchement du TCF et de la consigne d’exploitation relative au démarrage et à l’arrêt du Purgal ;
  • ajout d’une alarme de température basse sur le capteur de température situé en entrée de la cheminée du Purgal.