Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un employé constate un rejet d’eaux noires en sortie de la station d’épuration d’une usine d’aliments pour animaux. Ces eaux polluent la LOIRE. Après analyse, le rejet est non conforme en MES (matières en suspension) et en azote.

La station d’épuration du site (STEP) fonctionne en sous-aération à cause de pannes survenues sur les deux turbines lentes à l’entrée du bassin d’aération. Depuis janvier, seules 2 turbines sont en service. La sous-aération de la STEP, combinée aux fortes chaleurs, provoque l’asphyxie progressive des bactéries du bassin. La mise en place récente d’une nouvelle installation de filtration et d’égouttage pas encore bien réglée pourrait également être en cause. L’absence de brassage dans la première partie du bassin d’aération entraîne la formation de boues sceptiques (dangereuses pour les bactéries) au fond du bassin.

Lors d’une réunion interne le 23/06, l’exploitant recherche un consultant spécialisé en épuration pour piloter la gestion de crise et met en demeure le sous-traitant de la STEP de redémarrer son installation.

A la demande de l’exploitant, le sous-traitant :

  • apporte 500 m³ de boues vivantes en provenance de la STEP d’une laiterie pour réensemencer les boues ;
  • règle l’aération 24h/24 ;
  • loue en urgence 2 turbines rapides pour oxygéner le bassin ;
  • limite le débit d’entrée de la STEP en détournant les eaux de refroidissement des chaudières ;
  • remet en service le dosage de FeCl3 (floculation/coagulation) ;
  • prévoit la remise en état de la turbine défectueuse.

Le 1/07, 8 jours après le début de l’incident, des mousses sont visibles en surface du bassin d’aération, signe du redémarrage de l’activité biologique. Le 4/07, la reprise de l’activité biologique est effective au vu de la coloration des boues du bassin. Une turbine lente est réparée et remise en place à l’entrée du bassin. Son redémarrage n’a lieu qu’après la période estivale pour éviter le brassage des boues septiques susceptibles de tuer la nouvelle biomasse. Les 2 turbines rapides assurant un brassage en surface restent en place durant 2 mois. Les rejets en sortie de clarificateur redeviennent limpides.

Un bilan sur les actions à mettre en place pour la suite des opérations est effectué lors d’une réunion programmée le 11/07 entre l’exploitant et le consultant. Il est prévu :

  • de réaliser une étude de bathymétrie pour déterminer la quantité de boues sédimentées dans le bassin et le mode d’extraction pour les éliminer ;
  • d’extraire ces boues ;
  • d’établir la gestion de l’aération ;
  • de diminuer le poids des boues dans le bassin sur la table d’égouttage ;
  • d’effectuer un suivi des performances de la STEP.

L’exploitant prévoit d’organiser des réunions plus fréquentes, de réviser le contrat d’exploitation avec le sous-traitant en charge de la STEP et d’effectuer un audit des risques spécifiques de l’installation. Il prévoit d’avoir en stock les équipements critiques ou d’établir des contrats de mise à disposition pour éviter le renouvellement de l’accident.