Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 7h50, dans un centre de traitement de déchets dangereux, un déversement accidentel de polysulfure de ditertiobutyle (produit soufré mercaptan) se produit. L’incident a lieu lors du débouchage d’une ligne d’injection de déchets liquides odorants vers le four rotatif d’une des lignes d’incinération. Un litre de déchets se déverse dans la rétention prévue à cet effet. Un nettoyage est immédiatement effectué. Tous les déchets de nettoyage et de récupération (seau) sont incinérés.

Malgré l’intervention immédiate des équipes en poste, l’odeur sort des limites du site. Celle-ci incommode 60 personnes d’une entreprise de logistique voisine. Sur le site de traitement de déchets, 6 personnes présentent des maux de têtes et vomissements et 38 autres sont incommodées. Une seule personne est transportée à l’hôpital par les pompiers.

Les déchets impliqués étaient des eaux de lavage soufrées en provenance d’une société de fabrication d’additifs soufrés, conditionnés en conteneurs pressurisables de 1 000 l. L’injection des déchets vers le four rotatif a lieu par poussage à l’azote. Les déchets sont acheminés par des flexibles et tuyauteries fixes. Suite au positionnement du conteneur de déchets liquides et à la mise en pression d’azote, les opérateurs constatent une importante perte de débit dans la ligne, témoignant d’un bouchage de celle-ci. Ce dernier est localisé au niveau du flexible permettant le raccordement du conteneur pressurisable à la tuyauterie fixe de l’installation. Afin de déboucher le flexible, l’exploitant réalise un piquetage à l’azote et met en pression la tuyauterie en direction du conteneur (6 bar). Cette opération n’ayant pas fonctionné, une décompression (en direction du four) est réalisée au niveau de la vanne de piquetage de l’azote, en aval du bouchon. Le tronçon entre le bouchon et la vanne de piquetage étant sous pression, la décompression engendre des éclaboussures de déchets à l’origine de l’incident.

La méthode de débouchage employée par l’exploitant lors d’un bouchon persistant dans un flexible comporte donc un risque de mise à l’air libre des déchets lors du transfert depuis le flexible vers le seau de récupération et d’éclaboussures non maitrisées.

L’exploitant ne possède pas de procédure de débouchage écrite. Seules des consignes orales sont données. Les opérations de débouchage ont pourtant lieu au moins une fois par jour.

Suite à l’événement, l’exploitant :

  • rédige une procédure de débouchage des lignes sous forme de check-list ;
  • prévoit dans cette procédure la mise à disposition d’un support absorbant avant toute opération de débouchage ;
  • étudie un système de décompression permettant de recueillir les égouttures sans risque de projection.