Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un coup de fourche déclenche un violent incendie de produits finis inflammables

Dans une usine chimique spécialisée dans les silicones, un cariste manipule une palette contenant des fûts de 200 l d’huiles de silicones facilement inflammables (siloxanes) dans un hangar logistique de 2 500 m². Sa fourche perce accidentellement un des fûts peu avant midi. Il met la palette accidentée sur un dispositif de rétention mobile récupéré dans la cellule de stockage voisine. Puis il la sort du hangar. Le produit en fuite s’enflamme sur un point chaud lié au frottement des fourches métalliques du chariot (non ATEX) sur le sol. L’opérateur saisit un extincteur à poudre proche et essaie de maîtriser le sinistre. Celui-ci se développe rapidement et provoque son décès.

La détection incendie donne l’alerte à 11h55 au poste de garde qui prévient les pompiers de la plateforme. Sur place en moins de 5 minutes, ces derniers combattent le sinistre avec 2 fourgons mousse. Devant l’intensité du foyer, l’exploitant déclenche son POI vers 12h10. Les 750 employés sont confinés. Les services de secours interviennent vers 12h20 avec 50 engins et une centaine d’hommes. Un grand panache de fumée noir, visible de loin, se dégage au-dessus du hangar. Des habitants d’un quartier voisin surplombant le site se regroupent dans un parc pour observer le sinistre.

L’intensité du sinistre en zone urbaine justifie le lancement du PPI

Le site étant localisé à côté d’une autoroute urbaine, le préfet déclenche le PPI à 13h10. Le confinement pendant 1 h des écoles primaires des 3 communes proches est activé. L’autoroute et ses accès sont coupés, provoquant de nombreux embouteillages. L’incendie est maîtrisé vers 13h50 grâce à un arrosage massif par des canons à mousse. Le PPI est levé à 14h25 et les accès autoroutiers libérés. Légèrement blessé, un pompier interne est hospitalisé, ainsi qu’un employé victime d’un coup de chaud. L’incendie détruit 600 m² du hangar et brûle 60 des 230 t de produits finis stockés. L’activité de l’usine est arrêtée pendant une semaine. Les 900 m³ d’eaux d’extinction sont stockés dans un bassin de rétention avant traitement ou traités par écrémage dans un bassin de décantation.

L’exploitant du site et le prestataire ont été condamnés pour homicide involontaire à des amendes, revues à la baisse en appel.