Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, une sphère de butadiène est en cours de remplissage à l’eau quand une de ses soupapes s’ouvre et laisse s’échapper un mélange d’eau et de butadiène (gaz inflammable et cancérigène). Le mélange est collecté dans la cuvette de rétention.

Deux opérateurs équipés d’appareil respiratoire isolant (ARI) ferment en quelques minutes l’alimentation en eau, la soupape se referme. Le réseau déluge est activé par les 2 opérateurs. L’exploitant déclenche son plan d’opération interne (POI). L’alerte au gaz est donnée et le personnel de l’usine est confiné. L’exploitant informe les communes voisines.

Des mesures en limite de propriétés montrent des concentrations initiales basses de 25 ppm qui descendent à 5 et 0 ppm respectivement après 30 minutes et 1h20. Les secours utilisent 2 200 l d’émulseur. Le volume d’eau incendie récupéré dans la cuvette est de 800 m³.  La concentration mesurée en butadiène est de 38,6 ppm. Le mélange est pompé, puis traité au moyen de charbon actif. La quantité de butadiène partie à l’atmosphère est estimée à 8 t (calcul par bilan massique).

Préalablement à un grand arrêt de l’unité de fabrication, en vue de mener des travaux de maintenance et inspections, une opération de mise à disposition de la sphère de 1 500 t et contenant encore 100 t de butadiène, était en cours. L’opération consistait à remplir intégralement d’eau la sphère pour transférer le résiduel de butadiène par surverse vers une seconde sphère. Le débit d’alimentation de la sphère a été augmenté au cours de l’opération par mise en place d’une alimentation de diamètre DN 100, 10 bar, sans évaluation des risques associés. Le débit résultant était trop important comparé au débit de surverse vers la seconde sphère. La première sphère est donc montée en pression jusqu’à ouverture de la soupape. Le tarage de la soupape n’est pas remis en cause.

L’origine de l’incident repose sur une modification de liste de points à contrôler (changement du débit d’alimentation) avec évaluation incomplète des risques de ladite modification, pour une opération de mise à disposition.

Les actions correctives se concentrent sur l’amélioration des listes de contrôle :

  • en incluant des points de vigilance et d’information des opérateurs, en intégrant les points de sécurité principaux (limitation) et expliquer l’origine de ces points ;
  • en précisant si elles impliquent des équipements à l’origine de scénarii sérieux ;
  • en assurant un processus de validation par le service sécurité procédé, notamment sur les équipements à l’origine de scenarii pris en compte dans les plans de prévention des risques technologiques (PPRT).