Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine automobile, des effluents à pH 2 sont rejetés dans la SEINE pendant plusieurs jours. La quantité rejetée est estimée à 9 665 m³ à un pH compris entre 2,3 et 3,2.

Ce rejet a eu lieu à la suite d’une opération de régénération des résines effectuée la nuit par un opérateur. Celui-ci procède à la neutralisation d’effluents en mode manuel car la nouvelle armoire électrique est en cours de mise en service. L’utilisation du mode manuel n’est pas habituel. Alors que l’ajout d’acide sulfurique est en cours, l’opérateur est appelé sur une autre intervention au niveau des chaudières. Il quitte les installations en oubliant d’arrêter la pompe d’injection d’acide. Le lendemain, la nouvelle équipe constate que la pompe est restée en service et que 7 m³ d’acide sulfurique ont été envoyés vers les bassins de neutralisation. Les eaux contenues dans ces bassins sont à pH 2. Il n’est plus possible de procéder à un nouvel ajout de soude car les bassins de neutralisation de 380 m³ sont pleins.

Dans l’après-midi, le chef d’atelier décide de transférer les 380 m³ vers un bassin de confinement en vue d’un traitement ultérieur. Mais il oublie de fermer la vanne d’entrée dans le bassin de décantation situé en parallèle du bassin de confinement. Une partie des effluents acides est ainsi transférée dans le bassin de décantation. L’installation étant en fonctionnement manuel, l’automatisme ne gère plus la fermeture de la vanne de sortie du bassin de décantation vers la SEINE. D’autre part, l’alarme associée à la vanne de sortie ne se déclenche pas car le basculement en mode manuel l’a rendue inopérante. Le personnel du laboratoire constate une valeur anormale de pH à 2 lors du prélèvement journalier au niveau du rejet en SEINE et le signale au service environnement. L’opérateur ferme alors manuellement la vanne de sortie. Il commence une neutralisation à la soude du bassin de décantation. L’opérateur mesure ensuite le pH à l’aide d’un pH-mètre portatif. La valeur mesurée étant conforme, il ouvre la vanne de sortie vers la SEINE. Les valeurs de pH 2 données par l’appareil de mesure en continu implanté en amont de la vanne ne sont pas prises en compte. L’opération dure plusieurs jours sans que les valeurs mesurées par les différentes stations de mesure faisant état d’un pH 2 soient prises en compte. Celles-ci sont jugées incohérentes par rapport à la seule valeur mesurée par l’opérateur à l’aide de son pH-mètre portatif. Il faut attendre presque 1 semaine pour que l’entreprise prenne le contrôle de la situation et stoppe les rejets non conformes.

Suite à cette pollution, l’exploitant prévoit de mettre à jour ses procédures, de mener des actions de sensibilisation de son personnel, de modifier des automatismes et le basculement en mode manuel des installations, d’améliorer les alarmes et instruments de mesures.