Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une station d’épuration, une explosion se produit vers 14h20 dans l’atelier de séchage des boues. L’équipement concerné est un convoyeur, constitué par une vis sans fin, en sortie d’un silo de boues sèches. De la fumée s’en dégage. L’unité est mise en sécurité. Le POI est déclenché. Les employés sont évacués. Après reconnaissance par les pompiers, le silo est vidangé au sol, sous arrosage. Un examen du silo depuis son sommet permet de constater qu’un bloc de boues en pyrolyse (point chaud) est bloqué au fond. Il est éliminé vers 17 h par injection d’eau dans le silo. Les boues au sol sont pompées et réintroduite dans le procédé. La ligne accidentée redémarre 4 jours plus tard.

A l’origine du phénomène, l’explosion d’un nuage de poussières

À la suite d’une défaillance technique sur un équipement en aval du convoyeur, la ligne de séchage était arrêtée depuis 2,5 jours. Les procédures d’exploitation permettent de conserver le silo à l’arrêt et plein jusqu’à 3 jours. Celui-ci, rempli à 60 %, n’a pas été vidangé. Au matin de l’événement, une augmentation de la concentration en monoxyde de carbone (CO) est constatée dans le silo. Vers 13 h lors d’une ronde, un point chaud est détecté dans le silo. Concluant qu’un phénomène d’auto-échauffement est en cours dans le silo, les opérateurs décident de le vidanger au sol en arrosant les boues sortantes. Vers 14 h, le remplissage du silo n’est plus que de 6 %. La concentration en CO est inférieure au seuil d’alarme. Pensant avoir évacué et éteint tous les points chauds, la vidange au sol est arrêtée. Pour réaliser des essais de redémarrage, les boues sont dirigées vers le convoyeur. L’explosion survient quelques minutes plus tard.

Selon l’exploitant, l’explosion proviendrait d’un nuage de poussières fines en suspension dans la vis sans fin. Des particules incandescentes, provenant des blocs de boues en pyrolyse, seraient la source d’ignition. De plus, les poussières fines, dont la granulométrie est propice à la formation d’atmosphère explosive, sont particulièrement présentes sur la fin de la vidange du silo.

Le risque d’auto-échauffement était identifié pour un arrêt supérieur à 72 h. Le blocage d’agglomérats de boues au niveau du cône de répartition, en bas du silo, pourrait expliquer la précocité de l’auto-échauffement.