Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 11 h, dans une usine fabriquant du matériel d’extinction incendie, 500 l d’émulseur sont rejetés dans le réseau d’eaux pluviales. Le rejet se produit lors d’une opération de maintenance périodique d’une installation fixe de protection contre l’incendie situé sur une mezzanine. Il est stoppé. L’exploitant ne constate pas de mousse dans le réseau et décide de ne pas informer les autorités de ce rejet. Son origine est la rupture du proportionneur..

Une absence de communication à chaud ralentit la mise en place de mesures de gestion de la pollution

L’après-midi, des riverains constatent la présence de mousse dans le canal où se déversent les eaux usées et donnent l’alerte. Le brassage de l’émulseur dans les chutes d’eau du réseau génère une quantité de mousse beaucoup plus importante que celle constatée à l’usine au moment de l’accident. Les services de la ville condamnent le collecteur d’eaux pluviales et effectuent des prélèvements pour analyse. Ils recherchent l’origine du rejet en contactant tous les industriels du secteur. Les pompiers mettent en place un barrage flottant sur le canal au niveau de l’exutoire du bassin. Deux jours après, l’exploitant se fait connaître et une cellule de crise est formée pour déterminer la conduite à tenir. Trois jours après le rejet, l’exploitant traite le bassin avec 200 l d’anti-mousse puis, après accord de la station d’épuration, son contenu est vidangé par pompage et dirigé vers le réseau d’eaux usées où il est traité. Le lendemain, il n’y a plus de traces visibles de mousse.

Une sous-estimation du risque à l’origine de l’évènement

L’analyse des causes de l’accident fait apparaître plusieurs points:

  • la défaillance du proportionneur entraînant la perte de confinement ;
  • l’absence de bac de rétention sous le réservoir d’émulseur ;
  • la sous-estimation du risque de foisonnement du produit ;
  • l’absence de fiche de données de sécurité de l’émulseur sur le site ;
  • l’absence d’activation des mesures d’urgence relatives au confinement du réseau eaux pluviales ;
  • la non-communication de l’accident aux autorités locales.

L’exploitant envisage, pour prévenir un nouveau rejet, de modifier l’installation par la mise en place d’une vanne 3 voies. Il modifie également la procédure d’urgence, l’analyse environnementale et les plans de prévention.