Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une station d’épuration intercommunale, une conduite de prélèvement de biogaz sur un digesteur gèle vers 6h45 à la suite des basses températures hivernales (- 4 °C). Les analyseurs en continu de la teneur en oxygène, méthane et hydrogène sulfuré ne sont plus alimentés par cette conduite et se mettent en défaut de mesure. Faute de mesure d’oxygène disponible (chaîne de sécurité), l’automate de conduite de l’unité de digestion des boues isole automatiquement le digesteur, en coupant les alimentations en boues et l’envoi du biogaz vers les gazomètres de stockage. Le digesteur monte en pression car le processus de digestion thermophile des boues se poursuit. Quand la pression interne dépasse les 35 mbar, les 2 soupapes de sécurité s’ouvrent, libérant du biogaz à l’air libre. Les équipes d’astreinte sont appelées et rétablissent l’alimentation des analyseurs à 8h15. Le digesteur est remis en exploitation et les soupapes se referment une fois la pression redevenue normale. Pendant 1h30, 757 Nm³ de biogaz à 65 % en méthane (soit 0,827 t) ont été relâchés dans une zone urbaine classée sensible pour la qualité de l’air.

La conduite de prélèvement, située en extérieur, n’est pas protégée contre le froid. La forte teneur en eau du biogaz produit génère de la condensation dans la conduite de prélèvement et son bouchage sous l’effet du gel. L’exploitant étudie une solution de protection de la conduite contre le froid (calorifugeage). Des solutions de fiabilisation de la mesure d’oxygène (chaîne de sécurité) sont étudiées : suppression du système d’isolement automatique du digesteur avec mise en place d’une ronde de levée de doute avec analyseur portatif en cas de mesures d’oxygène anormales. Une alarme d’astreinte doit permettre de garantir la rapidité du délai d’intervention.

Le même type d’accident se produit 48 h après sur les 2 autres digesteurs de la station (ARIA 47807) et 23 jours après sur un des 2 digesteurs impliqués dans le précédent accident (ARIA 47809).