Pollution
Humain
Environnement
Economique

Tuyauterie calorifugée de DN200 de 6-7 m de long composée de 3 tronçons, dont un central coudé.

Tube sans soudure fini à chaud en acier carbone.

Pression : 8 bar

Débit 285 m³/h

Epaisseur nominale :12 mm

Equipement non soumis à l’AM du 15/03/2000

Produit transporté : solution chaude (150 °C) eau – soude (200 g/l) et bauxite (60 g/l de matière sèche).

Pendant la nuit, dans usine métallurgique située en zone urbaine, une tuyauterie reliant 2 détendeurs et transportant de la soude et de la bauxite chauffées, se rompt. Le rejet de 15 m³ est d’abord contenu sur le site. Mais le mistral favorise la dispersion du produit en dehors du site sous forme d’embruns. Des dépôts de cristaux blanchâtres impactent 34 ha, dont les cours d’écoles. La mairie est contactée à 12 h car l’exploitant se rend compte tardivement de l’impact du rejet à l’extérieur du site. A 14h30, une cellule de crise est activée pour coordonner les opérations de nettoyage. L’exploitant informe l’inspection des installations classées à 19h20 seulement.

Des mesures de pH, réalisées en divers points de la ville, permettent de cartographier 34 ha impactés par le dépôt solide. L’exploitant fait réaliser des mesures complémentaires de pH dans les cours d’eau.

L’ouverture de la tuyauterie se fait dans la génératrice au niveau de l’extrados sur 60 cm. A cet endroit, elle présente un méplat. La tuyauterie à l’origine du rejet fait l’objet d’une surveillance volontaire par le service d’inspection du site avec des arrêts courts (toutes les 10 semaines) et des arrêts longs (tous les 18 mois). Elle est soumise à une forte érosion du fait de la vitesse de circulation importante du produit qu’elle transporte et du caractère abrasif de ce produit. Lors des précédents contrôles réalisés sur cette tuyauterie, le service d’inspection a mesuré une épaisseur résiduelle de 3,6 mm sans émettre de fiche d’anomalies vers le service de maintenance, comme le préconise la procédure interne. De même, la perte d’épaisseur de 2,5 mm entre les 2 derniers contrôles n’alerte pas la maintenance. Par ailleurs le service de production ne réagit pas malgré l’observation d’une baisse de pression dans un des détendeurs et des baisses de température peu avant l’accident. Les expertises et mesures menées par le service d’inspection révèlent également que la tête de diaphragme dans le détendeur en aval de la rupture de tuyauterie n’était plus en état. Elle a pu générer une accélération de l’usure de la tuyauterie située en amont.

Suite à l’accident l’exploitant prévoit :

  • de modifier certaines procédures ;
  • de réaliser des travaux et contrôles avant le redémarrage de l’unité ;
  • de recalculer les diamètres des diaphragmes ;
  • de modifier les standards d’exploitation ;
  • d’intégrer l’historique des précédents contrôles en associant épaisseur/vitesse d’usure dans les fiches anomalies ;
  • de préciser le niveau d’incertitude des mesures d’épaisseurs ;
  • d’étudier la mise en place de protections des tuyauteries.