Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique fabriquant des fibres de polyamide, une alarme de chute de température du fluide de chauffe survient à 5h40 en salle de contrôle. Le rondier envoyé pour une levée de doute découvre, vers 6 h, une fuite de fluide thermique sur une bride d’un échangeur de chaleur alors qu’un test à l’azote sous pression est en cours dans le bâtiment de polymérisation.

Fluide de fluide caloporteur qui dégénère

Les 600 l de fluide à 280 °C sous 3 bar contenus dans la boucle secondaire de l’échangeur se répandent par gravité aux 3 étages inférieurs par les planchers non étanches. La mise en arrêt progressif est lancée quand un incendie se déclare sur l’échangeur vers 6h40 (présence de points chauds alors que le produit est au-dessus de son point éclair). Les services de secours sont alertés à 6h45 car les pompiers internes ont du mal à lutter contre un foyer très fumigène en espace confiné. Le POI est déclenché à 7 h. Les 40 employés présents sont évacués. Les utilités sont arrêtées et le réseau de fluide thermique vidangé en urgence.

L’incendie se propage par les gaines et la toiture

L’incendie s’étend à tout l’étage du bâtiment vers 8h15. Vers 9h50, une chute de bardage enflammé propage l’incendie à la toiture de la salle de contrôle qui se remplit de fumée, provoquant son évacuation. L’intervention est gênée par les risques liés à la présence de sources radioactives dans des sondes et par le système d’air comprimé qui attise les flammes. L’incendie se propage par des chemins de câbles, empoussiérés par des oligomères, à la toiture bitume du bâtiment d’étirage voisin. La lutte est compliquée par le dégagement important de fumée noire issue de la combustion des toitures. L’incendie des toitures est maîtrisé vers 14h30 et les pompiers quittent le site à 17 h.

Pour 3 mois, 52 des 130 employés sont en chômage technique. Les dommages directs sont évalués à 2 M€ : le bâtiment de polymérisation de 1 000 m² est détruit, ainsi que la toiture du bâtiment étirage et de la salle de contrôle. Les 60 m³ d’eaux d’extinction mélangés au fluide sont stockés sur site puis envoyés en incinération. Les 40 m³ d’ensimage et 50 m³ de suspension d’oxyde de titane (matières premières ou intermédiaires) plus les polymères solidifiés sont envoyés en incinération. Les maires des communes voisines se rendent sur site avec des journalistes. L’exploitant diffuse un communiqué de presse.

Une enquête est effectuée pour connaître l’origine de la fuite. Les hypothèses suivantes sont évoquées :

  • problème de montage du joint de la bride
  • problème de serrage de la bride
  • procédure d’arrêt /démarrage mal maîtrisée
  • problème de conception.