Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine fabriquant des plaques d’isolation en polyisocyanurate (polyuréthane amélioré), un feu se déclare dans un silo de 500 m³ de poussières de polyuréthane. A 8h30, lors du démarrage de la briqueteuse alimentée par le silo, la production de briquettes brunes alerte les opérateurs. Une odeur de brûlé est alors détectée. De la fumée sortant par les portes basses du silo est visible. Le POI est déclenché. Le personnel est évacué. Les énergies sont coupées et la production arrêtée. L’arrosage automatique du silo par le haut et par le bas est déclenché. Les secours interviennent avec une équipe spécialisée en risques chimiques. Une benne est mise en place avec un dispositif de protection par arrosage pour dépoter le silo. La détection d’acide cyanhydrique est réalisée durant l’opération et le seuil d’exposition limite n’est jamais dépassé. Le silo est entièrement vidé (150 m³) en une dizaine d’heures. A la fin du dépotage, la matière brûlée agglomérée autour du mas central du silo est visible. La quantité de poussières brûlées est estimée à 1 m³. Les eaux d’extinction sont confinées sur site. Une entreprise extérieure prend en charge 1 500 kg de déchets (poussières et eau).

L’incident n’engendre pas de chômage technique. Une enquête est effectuée pour déterminer les causes de l’apparition du point chaud dans le silo. Un accident similaire 2 ans auparavant (ARIA 44866), avait conduit à la mise en place d’un dispositif d’urgence sur ce silo.

L’exploitant indique à l’Inspection des installations classées que le silo est sous-utilisé depuis l’incident survenu en janvier 2014 (remplissage de 50 m³). Or, dans la semaine du 25/01, la briqueteuse a été arrêtée car la benne de stockage des briquettes avait perdu son intégrité. Les poussières se sont accumulées à hauteur de 150 m³, niveau correspondant à celui atteint lors de l’incident précédent. Il semble donc que le problème d’échauffement se renouvelle lorsque la hauteur de poussières atteint une épaisseur critique. Le poids de matière colmate la trémie et provoque un échauffement.

Un arrêté préfectoral d’urgence signé le lendemain prévoit la rédaction d’un rapport d’accident ainsi que la vérification des organes de sécurité avant remise en route de la production.

L’exploitation du silo est suspendue jusqu’à identification des causes du sinistre et mise en œuvre des moyens techniques et organisationnels permettant d’éviter son renouvellement. Un audit du silo et des organes de sécurité doit être réalisé avant sa remise en service. En particulier, les sondes de niveau et de température doivent résister à l’eau et à la chaleur. A la reprise de la production, les poussières issues du dépoussiéreur sont transférées dans des bennes étanches, équipées d’une sonde de température contrôlée régulièrement.