Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 6h30, une explosion se produit au niveau du pied de l’élévateur d’un silo portuaire en cours de chargement. Cette explosion entraîne deux autres explosions. Une explosion se situe dans le filtre du dépoussiéreur due aux particules incandescentes aspirées. Une autre a lieu dans les étages de la tour de manutention. Les techniciens d’exploitation entendent la déflagration sans identifier son origine. C’est un opérateur préposé au chargement des navires qui donne l’alerte suite à l’arrêt de l’approvisionnement en céréales. Les techniciens d’exploitation constatent alors un défaut sur la sécurité relative à l’intensité. Ils acquittent le défaut sans effectuer de lever de doute et réactivent le fonctionnement de l’élévateur. Comme l’élévateur ne redémarre pas, ils décident d’aller inspecter l’installation et constatent une odeur de brûlé ainsi que le soulèvement de plusieurs plaques, l’ouverture de la porte d’accès du matériel de manutention en rez-de-chaussée. Quelques manches ont brûlé. L’ouverture des évents sur le circuit de dépoussiérage permet de limiter l’effet de surpression au niveau du filtre. Les structures des silos ne sont pas touchées.

Les pompiers alertés par un riverain se rendent sur site. Les mesures suivantes sont mises en place : arrêt du chargement du bateau, refroidissement préventif du pied d’élévateur à l’aide d’un RIA et vidange de l’élévateur.

L’accident est dû à l’effondrement de la poulie de la sangle. Celui-ci a entraîné le basculement du tambour qui, en continuant à tourner, a frotté la tôle de carénage jusqu’à sa fusion. Le contrôleur de rotation se trouvant sur l’autre axe de la poulie toujours en mouvement, aucune détection de défaut n’était réalisée. Les microfissures à l’origine de la rupture de l’arbre se sont formées suite aux efforts considérables supportés par les tambours lors des réglages successifs de la tension de bande. La conception actuelle de l’élévateur ne permet pas de contrôler visuellement l’état des bouts d’arbre sans engager des travaux lourds. Par ailleurs les procédures d’exploitation et la formation du personnel peut être mise en cause, compte tenu des réactions des techniciens d’exploitation.

L’exploitant fait réaliser une étude montrant que le temps de montée en température jusqu’à atteindre l’inflammation des poussières accumulées en pied d’élévateur est évalué à 1 minute. Pour prévenir de nouveaux accidents, l’exploitant met en place les mesures suivantes :

  • 1 contrôleur de rotation supplémentaire en vis-à-vis avec celui existant en tête et en pied d’élévateur ;
  • des capteurs de température palier et tôle dans les zones à risques de frottement ;
  • l’acquittement des défauts de sécurité sur un boîtier permettant l’arrêt immédiat de l’installation ;
  • variateur de puissance sur le moteur pour limiter les contraintes subies par les différents éléments mécaniques, notamment au démarrage.