Vers 20h50, une fuite d’ammoniac se produit sur le circuit de réfrigération d’une usine de crèmes glacées en arrêt pour maintenance. Un détecteur se déclenche. Le gardien et le responsable des travaux stoppent le rejet vers 22 h. Deux usines voisines (200 et 1 000 m) alertent les secours en raison des odeurs d’ammoniac. 25 de leurs employés sont évacués, 4 sont confinés. 2 d’entre eux, incommodés par les émanations, sont transportés à l’hôpital. Les effluents ammoniaqués générés par la fuite sont collectés puis évacués vers un centre de traitement.
500 l d’ammoniac liquide ont été rejetés par une soupape de sécurité. La soupape s’est ouverte suite à une surpression du circuit de réfrigération. Un appoint automatique de l’installation est réalisé par des bouteilles. C’est le capteur de niveau bas, placé dans le receveur, qui déclenche l’action de remplissage via un automate. Le jour de l’accident, un problème électrique survient sur le relais entre le capteur de niveau et l’automate. En l’absence de signal de la part du capteur, l’automate est programmé pour déclencher le remplissage. Il commande le remplissage du receveur. La pression dans l’installation monte au-dessus de la pression d’ouverture de la soupape de sécurité. La fuite se poursuit jusqu’à l’arrêt manuel de l’installation.
Le sur-remplissage du receveur est directement provoqué par :
- un défaut de relais électrique qui coupe la transmission de l’information dans la chaîne automatisée ;
- une programmation inadaptée de l’automate qui, en l’absence de signal, ordonne le remplissage de l’installation ;
- un défaut de dispositif automatique permettant la mise en sécurité de l’installation en cas d’augmentation de pression.
L’ampleur de la fuite aurait pu être limitée. L’arrêté préfectoral d’autorisation prévoit que les détecteur d’ammoniac en salle des machines et dans l’atelier de production puissent déclencher la mise en sécurité de l’installation. Cette disposition existait pour le capteur de la salle des machines, mais avait été déconnectée dans le cadre de la maintenance en cours. Elle n’avait pas été mise en œuvre pour les capteurs de l’atelier.
L’exploitant n’a prévenu ni les secours, ni ses voisins. Cette action aurait permis de faciliter l’organisation de l’intervention.
Afin d’éviter ce type d’évènement, l’exploitant :
- retire les relais électriques associés à des capteurs de sécurité ;
- revoit le paramétrage de l’automate en cas d’absence de signal ;
- sécurise les montées en pression sur le circuit de réfrigération par une coupure des compresseurs au-delà d’une pression limite dans le receveur ;
- contrôle et remet en service les capteurs d’ammoniac et les fonctions de mise en sécurité associées.
