Pollution
Humain
Environnement
Economique

Caractéristiques de l’ouvrage :

  • DN 900 (36 pouces)
  • Année de construction : 2008
  • Pression de service : 92 bar
  • revêtement en peinture epoxy thermofusible

Vers 2h30, un gazoduc se rompt dans une zone boisée au niveau d’un coude avant son passage sous la rivière WABASCA. Un rejet de 16,5 millions de m³ de gaz naturel se produit. Toutefois, le gaz ne s’enflamme pas. Un cratère de 15 m de large se forme et 5 fragments de conduite sont projetés jusqu’à 130 m du point de rupture.

Traitement de l’accident

Les dispositifs pilotant les vannes de sectionnement de l’ouvrage en cas de baisse de pression s’activent. Un technicien est dépêché sur place afin de réaliser les premières constations.

Premiers constats

Une fracture s’est formée au niveau d’un cordon de soudure d’un coude pour ensuite se propager à travers l’épaisseur de la paroi provoquant la rupture de l’ouvrage. Du fait d’une dilatation thermique liée aux conditions d’exploitation du gazoduc pour satisfaire les demandes en gaz des clients, la température du gaz était plus élevée (T° de 58 °C au lieu des 45 °C prévus dans les notes de calcul). Ceci a entraîné des contraintes mécaniques supplémentaires au niveau du cordon de soudure.

Causes profondes

Après enquête de l’administration canadienne, il apparaît que :

  • la pression de service du coude était surévaluée eu égard à l’épaisseur réelle de la paroi du coude ;
  • un manque de communication existait entre la société ayant construit le gazoduc et l’exploitant de celui-ci, notamment au niveau de la transmission des températures de refoulement maximales autorisées à la station de compression en amont du lieu de l’accident ;
  • le profil de température utilisé lors de la conception est différent du profil associé à l’exploitation ;
  • l’exploitant du pipeline dispose d’un système assurance qualité (SAQ) couvrant l’achat et la réception des coudes. Toutefois, le SAQ n’a pas pu détecter les manquements précités.

Selon la presse canadienne, plus de 1 400 pièces contiennent potentiellement des matériaux aux qualités métallurgiques inférieures à ce qui était initiallement prévu. Un avis de l’office nationale de l’énergie est émis sur le sujet.

Mesures correctives

L’exploitant examine et renforce les coudes similaires (pose d’un enduit composite qui améliore la limite élastique de l’acier). Un modèle paramétrique permettant d’évaluer la menace de la dilatation thermique sur ses pipelines est élaboré.

Le fabricant des coudes perfectionne le traitement thermique des pièces fabriquées notamment au niveau de la température des fours. Le processus d’assurance et de contrôle qualité est modifié de manière à exiger que l’épaisseur de chaque plaque d’acier soit mesurée.