Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 7h15, dans le bâtiment de tri d’une usine d’incinération, une explosion suivie d’un départ de feu se produisent au niveau d’un broyeur à encombrants. La détection incendie se déclenche. Le chargement de la trémie du broyeur est stoppé et le convoyeur dirigeant les déchets broyés vers la fosse de l’incinérateur arrêté. Les salariés observent des flammes et fumées noires. Ils tentent d’éteindre l’incendie à l’aide des RIA et d’extincteurs mais des fumées blanches commencent alors à se dégager. Le POI est déclenché et les pompiers sont appelés.

Au cours de leur déplacement à l’aide d’une pelle mécanique, plusieurs récipients et sacs contenant des produits chimiques toxiques sont retrouvés parmi les déchets encombrants :

  • silicate de soude
  • polytanol (rodenticide contenant du phosphure de calcium Ca3P2)
  • fluorosilicate de sodium…

Les secours demandent l’appui d’un organisme public spécialisé dans les situations d’urgence pour connaître les produits de composition des substances identifiées et la toxicité des fumées dégagées par leur combustion. Son analyse révèle que le polytanol dégage des fumées toxiques et extrêmement inflammables de phosphine au contact de l’eau. Ceci explique la réaction observée lors des tentatives d’extinction par le personnel. Les moyens d’extinction préconisés sont le CO2 et le sable sec.

Les secours arrêtent l’arrosage à l’eau. Un périmètre de sécurité de 100 m est mis en place. Les 20 salariés sont évacués et 2 sont transportés à l’hôpital. Des mesures atmosphériques révèlent la présence de phosphore et de soufre dans l’ensemble du bâtiment. Vers 11 h, l’incendie est éteint.

Les produits dangereux sont isolés et récupérés dans des caisses palettes étanches. Ils sont déposés à l’extérieur à l’abri de l’eau avant envoi pour traitement vers une installation spécialisée. Les locaux sont ventilés. Des contrôles atmosphériques sont réalisés avant la réintégration des salariés.

Les eaux d’extinction sont contenues dans le bassin de rétention. Le broyeur reste à l’arrêt pendant 20 jours. Les déchets encombrants sont détournés vers une installation de stockage. Les conséquences financières sont estimées à 50 k€.

L’accident a été provoqué par la présence des produits chimiques dans le broyeur, qui venait d’être mis en route. Ces produits auraient été reçus le matin même dans une benne en provenance d’une déchetterie, en mélange avec des encombrants. Ils avaient été déposés à l’insu du gardien dans la benne dédiée aux déchets incinérables. Les contrôles visuels réalisés sur le site de tri (contrôle du contenu de la benne à son arrivée, contrôle lors de l’alimentation de la trémie du broyeur) n’avaient pas conduit à détecter la présence de ces produits non conformes. L’exploitant porte plainte.

Un système de vidéo-surveillance est déployé sur l’ensemble des déchetteries de la collectivité et une communication sur l’événement est effectuée auprès de leurs agents.