Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une entreprise de traitements de déchets dangereux, un feu se déclare, vers 16h30, dans un pré-broyeur de déchets conditionnés. Le pré-broyeur se situe dans une ligne de préparation de combustible solide de substitution (CSS) qui traite des déchets d’emballages, de pots de peinture et de matériaux souillés. Un opérateur situé dans une cabine en hauteur est témoin des flammes et des fumées. Il met en route l’extinction à l’eau du pré-broyeur. L’incendie est maîtrisé. La mise en route du système d’extinction déclenche automatiquement l’arrêt du convoyeur et la mise en route du rideau d’eau protégeant le bâtiment voisin. Les pompiers vérifient l’absence de point chaud à l’aide d’une caméra thermique. Le feu reprend vers 18h40 dans la chambre de coupe du pré-broyeur. L’eau ayant été insuffisante pour venir à bout du premier départ de feu, les pompiers mettent en route les canons à mousse du local. Ils forment un tapis de mousse de 4 à 5 m d’épaisseur. La remise en marche temporaire de l’installation permet de vérifier l’absence de matières dans la chambre de coupe.

La bande du convoyeur brûlée doit être remplacée. Par ailleurs, les systèmes électriques ont pu être dégradés par les eaux d’extinction. Par précaution, 2 salariés sont transportés à l’hôpital. L’absence d’intoxication est confirmée. Les eaux d’extinction sont confinées et éliminées par une filière appropriée. Les installations du site restent à l’arrêt pendant quelques jours afin de réaliser les investigations nécessaires et les contrôles des systèmes de sécurité et de reconstituer les stocks d’émulseurs.

L’échauffement des parties métalliques du pré-broyeur serait à l’origine du sinistre. La trituration avec couteaux métalliques par le rotor a pu échauffer les pièces métalliques à broyer. Ces dernières ont alors enflammé des parties en plastique également en cours de broyage. En particulier, des emballages souillés de type GRV composés d’une armature métallique et d’un réservoir plastique étaient en cours de broyage au moment de l’accident. Le feu couvant démarré à 18h40 a pu se produire suite à la formation d’une croûte solide en partie supérieure du mélange qui avait initialement pris feu. Cette croûte serait liée au refroidissement généré par les eaux d’extinction.

Malgré les contrôles effectués sur le pré-broyeur avant sa remise en service, un événement similaire se produit 8 jours plus tard (ARIA 47368). Cette répétition d’événements conduit l’exploitant à prendre des mesures de sécurisation du pré-broyeur avec notamment un renforcement des contrôles sur les matières admises (changement des modes opératoires, doublement des effectifs) et de l’efficacité du système d’extinction à l’eau.