Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 20 h lors d’un orage, l’évacuateur de crue (EVC) rive gauche d’un barrage s’ouvre intempestivement de 13 cm. Le technicien d’astreinte reçoit une alarme. Sur place, il constate que le débit en aval du barrage est de 9 m³/s depuis 1 h. Le lâcher d’alerte de 3 m³/s, prévu par la consigne d’exploitation, n’a pas été respecté. Le technicien referme la vanne de l’EVC. L’incident n’a pas d’impact sur les tiers.

Au cours de cet été, un glissement du terrain situé au-dessus de la retenue faisait l’objet d’une surveillance accrue. Il a conduit, fin juillet, à la chute de 400 000 m³ de matériaux dans la retenue, sans conséquences pour le barrage. Dans ce contexte, afin de pouvoir vite réguler la cote du plan, l’exploitant avait choisi, dès début juillet, de déconsigner les EVC. Ainsi, les vannes sont manœuvrables plus rapidement. En exploitation normale, les vannes de l’EVC sont consignées. Leur déconsignation n’est possible qu’en état de veille avec une présence physique permanente de l’exploitant. Cette organisation n’a pas été mise en place cet été.

Les investigations révèlent que l’ouverture de la vanne de l’EVC a été provoquée par la foudre. Celle-ci a frappé le câble de commande à distance de la vanne engendrant l’émission d’un ordre d’ouverture puis l’arrêt de la manœuvre grâce à la mise en sécurité de l’alimentation électrique. Une armoire de commande est installée dans le local des vannes, à proximité de celles-ci. Cependant, l’exploitant avait pris l’habitude de piloter les vannes de l’EVC à distance, depuis le local de surveillance du barrage. Coupé accidentellement 3 ans auparavant, le câble de commande à distance avait été reconnecté à une boite de jonction, sans que la mise à la terre n’y soit garantie.

L’exploitant prend des mesures immédiates :

  • mise à la terre du câble de commande à distance ;
  • consignation des EVC en l’absence d’agent sur site ;
  • mise à jour de l’instruction interne précisant que les vannes des EVC doivent être par défaut commandées en local.

Les services de contrôle des ouvrages hydrauliques demandent la formalisation de l’analyse détaillée de cet incident. Un des événements redoutés central de l’analyse de danger du barrage n’a été évité que par une seule des 5 barrières de défense prévues. Il rappelle à l’exploitant l’importance de réaliser, pour toutes les phases d’exploitation différentes des modes habituels, une analyse de risques et d’établir les parades permettant de maintenir le niveau de sûreté de l’ouvrage.