Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un bac de stockage de styrène est en cours de démantèlement depuis 1 semaine par des sous-traitants quand un feu se déclare à 16h50. L’incendie se propage à l’ensemble du styrène polymérisé dans le bac, en dégageant une épaisse fumée noire visible aux alentours du site. Immédiatement une cellule de crise est organisée. Les pompiers internes, présents pendant le démantèlement, mettent en place une lance à eau. Les 40 hommes des services de secours, alertés par l’exploitant, maitrisent le foyer en 40 min après avoir déposé un tapis de mousse. Le directeur du site accueille les journalistes arrivés devant le site pour leur expliquer le déroulement de l’intervention. L’alerte est levée à 18h25 et les 500 m³ d’eaux d’extinction sont envoyées dans un bassin de secours, puis dans la station de traitement du site.

Produit impliqué : le styrène est un composé organique aromatique (C8H8). Il est incolore, huileux, toxique et inflammable. Il est utilisé pour fabriquer des plastiques et caoutchoucs synthétiques. Les conditions de stockage dans les bacs (température, inhibiteur) doivent empêcher sa polymérisation fortement exothermique avec élévation de pression. Ici le bac doit être démantelé car il est devenu inutilisable suite à la polymérisation d’une grande quantité de styrène sur son dôme.

L’analyse de l’accident montre que le sous-traitant découpait la dernière virole du bac pour évacuer l’eau restante au fond. Il n’a pas respecté l’autorisation d’intervention et le permis de feu en utilisant un chalumeau au lieu de la cisaille/pince hydraulique autorisée dans le document d’intervention. Sur la paroi du bac, une fine couche de styrène polymérisé s’est enflammée au contact du chalumeau, d’autant plus facilement que l’on se trouvait en période estivale.

Ce non-respect à plusieurs origines : un changement d’organisation au sein de l’équipe du sous-traitant, celle-ci disposait de plusieurs outillages dans son camion dont certains n’étaient pas adaptés aux risques de ce type de démantèlement. Le permis de feu délivré par l’exploitant ne précisait pas l’interdiction d’utilisation d’outils générant des points chauds, des flammes ou des étincelles.

L’exploitant sensibilise son personnel et le sous-traitant aux risques des déchets organiques et à l’importance d’utiliser un outillage adapté. Les outillages proscrits sont mis en quarantaine. Du point de vue organisationnel, chaque pompier interne en charge de la surveillance des chantiers doit désormais lui aussi signer les permis de feu.