Dans une usine fabriquant des panneaux isolants, un échauffement est détecté vers 14h30 dans un silo de poussières de polyuréthane utilisées à des fins de recyclage. La température de la matière atteint 180 °C. A 19 h, l’exploitant évacue le personnel. Il déclenche son POI et alerte les secours à 19h40.

Après contact avec un spécialiste des feux de silo, les pompiers tentent d’étouffer le feu couvant avec de la mousse à haut foisonnement injectée par-dessus et par-dessous. Cette modalité d’intervention est motivée par le fait que la mousse collerait ainsi aux poussières évitant leur mise en suspension et la formation d’une atmosphère explosive. L’opération est toutefois stoppée car elle provoque un dégagement d’acide cyanhydrique.

Vers 23 h, l’exploitant, en concertation avec les secours, utilise son réseau d’eaux d’extinction. Celui-ci est composé de lances conçues pour enfoncer la tête de diffusion au cœur du foyer. En parallèle, 2 sociétés spécialisées vidangent la capacité. L’incendie est considéré éteint le lendemain vers 12h30. Le POI est levé à 13h30. La vidange se termine dans l’après-midi. La production est stoppée pour 2 jours, 15 employés sont en chômage technique sur cette période.

La combustion serait due à la présence de bandelettes de papiers kraft et de parements autour du mât central du silo et au fonctionnement continu de ce mât. En effet, les bandelettes s’enroulent autour du mât ce qui provoque un phénomène d’accumulation et d’échauffement de la matière. La rotation continue du mât génère une production de chaleur constante. Elle permet au minimum de maintenir la température de la matière et au pire d’accroitre sa température. Par ailleurs, l’absence de contrôle de la température au niveau de l’extraction de poussière et le niveau de poussière élevé (plus de 70 %) dans le silo ne permettent pas de détecter précocement le phénomène d’échauffement. L’accumulation de bandelettes serait due à :

• une usure des dents de lames de découpe des panneaux en amont ;
• un décentrage des panneaux au fur et à mesure de la découpe ;
• une profondeur de découpe insuffisante.

Suite à l’accident l’exploitant entreprend d’améliorer ses procédures de contrôles et d’entretiens du filtre et des lames de la scie de découpe. Il entreprend également d’optimiser les paramètres de découpe et de fonctionnement du silo et il installe une détection de température à la base du silo.