Pollution
Humain
Environnement
Economique

Installation impliquée : installation de liquéfaction du CO2. Le CO2 gazeux, sous-produit de fabrication du NH3, est séparé des autres gaz pour être valorisé. Il est liquéfié à l’aide d’une installation de refroidissement à l’ammoniac qui comprend un compresseur, un condenseur et un échangeur/évaporateur.

Vers 17h10, dans une usine chimique spécialisée dans la fabrication d’engrais azotés, une brève émission atmosphérique d’ammoniac (NH3, gaz toxique) se produit suite à l’ouverture d’une soupape sur le circuit de refroidissement de l’installation de liquéfaction du CO2 .

Circonstance de la fuite :

L’unité de fabrication d’ammoniac de l’usine était arrêtée depuis fin juin pour maintenance. Au redémarrage de l’installation de liquéfaction de CO2, la vanne automatique reliant la sortie du deuxième étage du compresseur et l’échangeur/évaporateur est ouverte. La pression du deuxième étage du compresseur devient supérieure à la pression de tarage de sa soupape (4,8 bar). Celle-ci s’ouvre entraînant une émission ponctuelle d’ammoniac gazeux à l’atmosphère à une hauteur de 6 m au-dessus du local.

L’ouverture de la soupape génère une décompression du circuit de réfrigération. Se produit un phénomène d’évaporation flash d’une partie de l’ammoniac liquide sous pression. Le phénomène est détecté par les systèmes de sécurité instrumentés de l’installation (atteinte de paramètres seuils) provoquant l’arrêt automatique d’urgence et la mise en sécurité de l’installation. La soupape se referme au bout de quelques secondes. Un détecteur d’ammoniac, situé dans le sens du vent au niveau d’un bâtiment voisin distant de 100 m, détecte un pic très bref d’ammoniac (bouffée). L’exploitant estime que la quantité d’ammoniac libérée dans l’atmosphère est inférieure à 50 kg. Les mesures de teneurs d’ammoniac réalisées par le Service Sécurité de l’usine peu après l’incident, à proximité de l’installation, dans le sens du vent, n’ont révélé aucune présence d’ammoniac (0 ppm). Suite à l’appel d’un riverain ayant perçu une légère odeur d’ammoniac, les pompiers se rendent sur site vers 18 h. Ils confirment l’absence d’ammoniac à proximité du site.

Hypothèse sur les causes de la fuite

Aucune maintenance n’étant planifiée sur l’installation de réfrigération, son circuit n’avait pas été vidangé pendant la durée de l’arrêt (1 mois). L’installation ayant été laissée sous pression pendant cette période de fortes chaleurs, la température de l’ammoniac liquide sous pression dans le circuit calorifugé est passée lentement de -30 °C à + 15 °C, entraînant une élévation de la pression jusqu’à 8,5 bar. Cette pression n’est pas problématique pour les équipements du circuit de réfrigération capables de supporter des pressions bien supérieures (équipements protégés par une soupape tarée à 15 bar). A l’ouverture de la vanne automatique, mettant en liaison la sortie du deuxième étage du compresseur et l’échangeur/évaporateur, de l’ammoniac gazeux a refoulé vers le deuxième étage du compresseur entraînant une augmentation de pression jusqu’à atteindre la pression d’ouverture de la soupape. La pression habituellement observée (hors période de fortes chaleurs) en situation de redémarrage de l’installation au niveau du circuit de réfrigération de l’installation non dégonflé / purgé est de l’ordre de 3 à 4 bar.