Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare à 22h30 sur l’unité de production n°2 d’une centrale nucléaire. Le réacteur est en arrêt programmé pour maintenance. Ce départ de feu est localisé en salle des machines dans la partie non nucléaire des installations. Le plan d’urgence interne (PUI) du site est activé. Le personnel présent dans la salle des machines et dans les bâtiments adjacents est évacué. Les pompiers localisent le foyer de l’incendie à l’intérieur d’un des condenseurs. Ils mettent en place un dispositif important : 4 lances, 2 RIA et 1 canon. Le risque d’exposition aux particules fines étant présent, ils interviennent avec des protections adaptées (appareil respiratoire et tenue papier).

L’incendie se propage à un 2nd condenseur. Les pompiers sollicitent des experts pour définir un dispositif alternatif d’extinction pour feu de métaux avec un agent d’extinction approprié. La technique retenue est similaire à celle utilisée pour les extinctions de feu de silos. Le lendemain à 8 h, le sinistre est maîtrisé. Le dispositif est maintenu et la température des équipements surveillée en 14 points. Le feu est déclaré éteint à 22h50. Le PUI est levé à 23h40. Les pompiers quittent le site le 04/07 à midi. L’exploitant assure une surveillance de la température des équipements. Les eaux d’extinction sont collectées.

Des travaux par points chauds mis en cause

Le condenseur : sa fonction est de condenser la vapeur sortant de la turbine via un appareil formé de milliers de tubes dans lesquels circule de l’eau froide prélevée dans la Manche.

L’unité était en visite décénale. Le condenseur faisait l’objet d’une rénovation complète, consistant à remplacer tous les tubes en titane qui le composent. Une intervention de découpe de structures internes du condenseur à l’aide d’une torche à plasma était en cours lorsque l’incendie a débuté. Selon les premières analyses de l’exploitant, ces travaux par points chauds pourraient être à l’origine du sinistre.

Les inspecteurs de la sureté nucléaire se rendent sur place le 08/07. Ils constatent que la présence de titane n’apparait pas avoir été identifié préalablement au déroulement du chantier. De plus, ils relèvent que l’analyse des risques associée ne mentionnait pas l’utilisation d’une torche à plasma pour les opérations de découpe, mais uniquement d’une meuleuse électrique. Sur la base de leurs conclusions, l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) demande à l’exploitant de réaliser une étude détaillée de l’évènement afin de définir des actions correctives permettant de tenir davantage compte du risque de feu de métaux sur les chantiers par points chauds. Elle lui demande également de veiller à la complétude des analyses de risques préalables à la réalisation des chantiers et des permis de feu délivrés pour des travaux par points chauds. Ces éléments, ainsi que l’analyse de l’impact du sinistre sur les éléments importants pour la protection, feront l’objet d’un examen par l’ASN dans le cadre de l’autorisation de redémarrage du réacteur.