Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 20h45, dans une usine agrochimique, un feu se déclare au niveau d’un ventilateur d’une unité de fabrication d’herbicides. Ce ventilateur sert au fonctionnement du système pneumatique de transport des produits en créant un flux d’air. Un détecteur de fumée se déclenche. Le POI est activé et le personnel est évacué. L’installation est mise en sécurité. Les pompiers éteignent l’incendie vers 21h40 avec 2 extincteur CO2. Ils refroidissent ensuite le ventilateur et ventilent le bâtiment.

Le recyclage de l’air ambiant empêche la sortie des fumées. C’est ce recyclage d’air qui a entraîné le déclenchement en chaîne des capteurs de fumées. Aucun produit chimique n’a été impliqué dans l’incendie. L’unité est redémarrée après 5 jours d’arrêt.

L’incendie est d’origine mécanique. Il provient de l’échauffement d’un palier de l’axe d’entraînement du ventilateur de soufflage. Cet échauffement entraîne la combustion de graisses de lubrification et du joint de roulement en polymère.

Le palier concerné est situé au plus proche de la turbine. L’examen du roulement montre des cylindres écrasés et des traces d’arrachement sur la bague extérieure en contact avec le palier. Le roulement s’est grippé, devenant solidaire de l’axe. La bague externe devenant mobile s’est échauffée au contact du palier. Des températures de 310 °C sur la graisse (T° supérieure à son point d’auto-inflammation) et 275 °C sur le palier ont été mesurées. Le métal de la bague externe a été porté au «rouge» (800 à 1 000 °C).

L’incident de 2015 fait suite à 2 événements similaires en 2010 et 2014 (détérioration du palier côté turbine, échauffement du roulement et combustion de graisse). Les causes de ces évènements avaient été déterminées : graissage insuffisant en 2010 et serrage trop important des bagues de roulement en 2014. Après l’incident de 2014, les 2 paliers et les roulements avaient été changés. L’arbre n’avait par contre pas été remplacé. Des analyses vibratoires réalisées en janvier 2015 avaient révélé un balourd de l’arbre, qui avait été jugé acceptable. Un remplacement de l’arbre avait toutefois été planifié lors du prochain arrêt annuel (juillet-août 2015).

Avant le redémarrage de l’unité, l’exploitant :

  • réalise un contrôle dimensionnel de l’ancien arbre et l’envoie pour expertise
  • remplace l’arbre, les paliers et roulements et réalise un graissage
  • fait réaliser un contrôle vibratoire par société extérieure
  • vérifie le réglage des organes de protection électrique

Pendant les jours suivants le redémarrage, il réalise un contrôle régulier de la température au niveau des différentes pièces du ventilateur.

Des mesures de maîtrise des risques techniques et organisationnelles sont prises :

  • Mise en place d’un asservissement du moteur du ventilateur à une mesure de température haute du palier coté turbine
  • Révision du plan de graissage et de la procédure de maintenance des roulements.