Une alarme signale un défaut de pH (9) dans le bassin de prétraitement des eaux industrielles d’une usine pharmaceutique. Les eaux sont automatiquement déviées vers le bassin de prévention du site.
L’exploitant identifie que le problème est lié à une fuite de 500 l de soude sur le réseau de soude permettant l’ajustement du pH. Cette fuite a débuté le 30/04. Jusqu’au jour où l’alarme pH s’est déclenchée, le pH dans le bassin de prétraitement a été compensé par l’ajout automatique d’acide sulfurique jusqu’à vidange de la cuve d’acide (500 l consommés, soit l’équivalent de la consommation d’un mois en exploitation normale).
L’exploitant stoppe la fuite de soude en fermant la vanne d’alimentation. Il s’avère qu’une particule de plastique empêche la pompe de dosage de se refermer complètement, entraînant l’écoulement constant d’un filet de soude. Cette particule de plastique aurait été introduite dans le système lors d’un approvisionnement précédent en soude.
Le 11/05, lors d’un contrôle du taux de remplissage du bassin de prévention, l’exploitant constate qu’il est peu rempli alors que les eaux industrielles y sont déviées depuis plus d’une semaine. Bien qu’étant dans une période de faible activité (vacances + ponts), il aurait dû être plus rempli. Le bassin de prévention est relié à une fosse de relevage. Après vérification, il apparait que les pompes de relevage n’ont pas fonctionné correctement suite à une défaillance électrique. Or, une fois que la fosse de relevage est en “trop plein”, les eaux rejoignent par débordement le réseau des eaux pluviales. 400 m³ d’eaux industrielles sont ainsi rejetées et rejoignent un bassin d’orage. Le service des eaux est alerté. Aucun impact n’est relevé sur le milieu.
Suite à l’événement, l’exploitant :
- nettoie entièrement et contrôle le système de dosage de soude
- réarme les pompes de relevage et contrôle leur fonctionnement.
Une succession de défaillances techniques est à l’origine de l’événement :
- un dysfonctionnement de la pompe de dosage de soude lié à la présence d’une impureté
- un dysfonctionnement du mode dégradé prévoyant l’envoi des eaux industrielles vers le bassin de prévention, en raison d’une défaillance électrique des pompes de relevage.
Plusieurs causes organisationnelles sont également relevées :
- la présence réduite de personnel liée au pont du 1er mai
- l’insuffisance des contrôles du fonctionnement des équipements (dosage de soude…) et de suivi de la consommation d’acide sulfurique
- l’absence de surveillance spécifique pour suivre le bon fonctionnement du mode dégradé.
L’exploitant met en place les actions suivantes :
- contrôle complet de l’installation de déviation vers le bassin de prévention (installations électriques et pompes)
- mise en place d’un report d’alarme vers le poste de garde pour signaler le fonctionnement des pompes de relevage
- échanges avec l’agglomération concernant la gestion à mettre en œuvre en cas d’envoi du trop-plein vers les eaux pluviales (cas d’orage notamment).
