Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Vers 20h30, une violente explosion survient dans une usine spécialisée dans la valorisation de déchets chimiques. Une employée qui s’était rendue sur place quelques minutes auparavant suite au déclenchement d’une alarme est surprise par la détonation et gravement brûlée. L’explosion a été entendue plusieurs kilomètres à la ronde. Plusieurs bâtiments de l’usine sont en feu et une épaisse fumée noire se dégage.

Les 300 pompiers interviennent pour dégager la victime des décombres et éteindre l’incendie. Les riverains reçoivent la consigne de rester confinés chez eux. L’incendie est maîtrisé vers minuit.

L’employée décède de ses brûlures à l’hôpital. Trois personnes sont légèrement blessées : 2 pompiers et une riveraine.

L’usine est entièrement détruite. Sous l’effet de la surpression, 40 maisons des alentours subissent d’importants dommages (effondrement de murs, toits arrachés) les rendant inhabitables. Les dommages matériels se chiffrent en dizaines de millions d’euros. La reconstruction de l’usine se poursuit jusqu’à mars 2015.

Une enquête judiciaire est en cours. Les dirigeants de l’entreprise et l’administration en charge du suivi de l’usine sont poursuivis pour négligence et homicide involontaire. Si la cause de l’explosion n’est pas déterminée, plusieurs défaillances graves dans l’exploitation de l’usine sont en effet mises en lumière. Un important laxisme du côté de l’administration de contrôle est également révélé, plusieurs autorités ayant été impliquées conjointement ou successivement au fil des années dans le suivi de l’installation.

L’usine consistait en 3 installations : une installation de régénération de solvants (distillation), une installation de combustion et une installation de stockage de liquides inflammables.

L’usine était autorisée pour la régénération de solvants dans l’installation de distillation et pour la valorisation énergétique de ses propres résidus de distillation dans l’installation de combustion, la chaleur produite étant ré-utilisée dans le process de distillation. L’installation de combustion n’avait pas l’autorisation d’incinérer des déchets chimiques en provenance directe d’entreprises extérieures, sans passage préalable par l’installation de régénération. Pendant de nombreuses années, de tels déchets (peintures, solvants, laques, résidus liquides de l’industrie automobile…) y ont pourtant été brûlés à hauteur de 10 t/j. Il est établi que l’autorité de contrôle avait connaissance de cette activité de destruction de déchets dangereux externes depuis au moins 2000.

La puissance de l’installation de combustion, fixée à 1 MW par autorisation, était largement dépassée. Depuis 2003, les déchets étaient incinérés dans 2 fours. Les 2 lignes d’incinération étaient autorisées, à condition qu’elles fonctionnent par alternance et non pas de manière simultanée. Cette prescription n’était pas respectée, portant la puissance totale de l’installation de combustion à 3,5 MW. L’autorité de contrôle n’a pas exigé d’analyse des risques et n’a pas jugé la modification comme substantielle.

Autre non-conformité : au moment de l’accident, 325 000 l de liquides inflammables étaient stockés sur site alors que l’autorisation initiale fixait la limite à 60 000 l.

En 2008, la société devenue insolvable a changé d’exploitant. Aucune vérification approfondie du statut administratif n’a été réalisée à cette occasion.

La dernière inspection date de juin 2014. Aucun manquement important n’a été mis en évidence à cette occasion.

Les riverains ont alerté à plusieurs reprises sur la dangerosité de l’installation, située dans une zone densément peuplée, dont ils soupçonnent l’activité illégale d’incinération de déchets chimiques. Leurs plaintes n’ont jamais été suivies d’effet.

A la suite de l’accident, le ministère de l’environnement régional procède à la vérification des autorisations de 1 000 entreprises équivalentes.