Une fuite d’acide nitrique concentré à 58 % se produit au niveau d’une cuve de 2 500 l dans une entreprise de traitement de surface. Une partie de l’acide reste contenu dans la cuve et 500 l se répandent dans sa rétention. Quelques litres d’acide se répandent au sol et sur des équipements métalliques. Les salariés sont alertés par le bruit d’éclatement de la paroi du bain. De la fumée orange se dégage et est visible en toiture du bâtiment. Le personnel évacue le site. Un binôme de l’établissement effectue une reconnaissance sous ARI (Appareil Respiratoire Isolant) et transvase les 2 000 l restant vers un autre bain. A la fin de l’opération, les 2 employés sont envoyés vers le centre hospitalier pour un contrôle médical.

Les secours mettent en place un périmètre de sécurité de 300 m. Ils coupent l’accès à la rue longeant le site. Le produit épandu au sol est neutralisé à partir de produits neutralisants selon les procédures internes au site. L’intervention des pompiers est retardée au droit du déversement suite à l’absence de connaissance sur la nature et le volume des cuves situées à proximité du déversement. Les fiches de données de sécurité n’étaient pas immédiatement consultables en l’absence de version papier.

Cette cuve, récemment installée, ne répondait pas au cahier des charges. Elle était constituée d’un corps de cuve en polyéthylène soutenu par une armature métallique, elle-même protégée par un enveloppe en polyéthylène. Une première fuite a entraîné l’introduction d’acide entre l’armature métallique et son enveloppe. Le contact de l’acide et de l’acier a généré une réaction exothermique. La montée en pression qui a suivi a provoqué la rupture brutale d’une soudure plastique de l’enveloppe et la projection d’acide.

Afin de pouvoir assurer sa production, l’exploitant a rapidement mis en place les mesures suivantes :

• réalisation de 4 piquages en pied de paroi sur l’enveloppe de la cuve
• contrôle visuel de ces 4 piquages toutes les 2 h pour vérifier l’absence de fuite entre la cuve et son enveloppe
• installation dans la cuve d’une sur-cuve en PVC massique compatible avec l’acide
• contrôle visuel toutes les 2 h à l’aide d’une jauge de l’absence de fuite entre la sur-cuve et la cuve.

Le remplacement de cette cuve et de cette sur-cuve par une cuve simple paroi en PVC fretté tel que défini dans le cahier des charges initial est prévu 15 jours plus tard.