Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine agroalimentaire, le dôme d’un filtre d’extraction s’ouvre accidentellement vers 15h10 lors d’une opération d’extraction d’alginate. Le bruit alerte les employés. Ils découvrent le filtre ouvert et le dôme maintenu en place par seulement 11 vis sur 96. Les autres vis ont été projetées. La toiture, le faux plafond, une tuyauterie ainsi qu’une potence sont endommagés. L’installation est mise en sécurité et consignée.

Le filtre endommagé, d’un volume de 11 450 l, a été mis en service en 1986 et fonctionne normalement à une pression de 5 bar.

L’inspection des installations classées se rend sur place le 16/07 et constate que l’exploitant ignore la réglementation applicable à ce type d’appareil sous pression. Plusieurs manquements sont relevés :

  • absence de contrôle règlementaire et absence de dossier d’exploitation
  • réparation réalisée en 2011 sans contrôle par un organisme habilité
  • opérateurs non habilités à l’exploitation de l’équipement
  • fonctionnement régulier du filtre en surpression (5,5 au lieu de 5 bar) et absence d’accessoire de sécurité
  • aucun suivi métrologique des organes annexes (manomètres, pressostat)
  • absence de procédure écrite d’utilisation notamment des démontages et remontages manuels du dôme répétés en moyenne 50 fois par an
  • serrage des vis à la clé à choc (effort irrégulier) et configuration du filtre ne permettant pas un serrage uniforme du fait d’une accessibilité réduite à l’arrière du dôme
  • aucune traçabilité des opérations de remontage
  • absence de consignes et documents fixant les conditions opératoires limites
  • aucun programme de maintenance
  • corrosion et usure de la boulonnerie qui n’est jamais graissée.Le nombre de vis retrouvé étant inférieur au nombre théorique, il est également supposé que l’ensemble des vis n’était pas présent lors de l’accident.

L’inspection demande à l’exploitant de faire réaliser une tierce-expertise pour déterminer avec précision les causes de l’accident et émettre un avis sur une éventuelle remise en service de l’équipement. Cette expertise confirme que l’ouverture du dôme est due à une surpression associée au mauvais état de la boulonnerie, conséquence des conditions d’exploitation inadaptées déjà mentionnées. Par ailleurs, l’organisme constate une déformation de la bride inférieure du dôme entraînant un défaut de contact entre les 2 brides et une forte dégradation des filets des écrous et des vis. Il estime que l’appareil ne peut être remis en service sans contrôles supplémentaires (planéité des 2 brides, contrôle non destructif des soudures…).