A 23h20, un cadre d’hydrogène est mis en service dans une centrale nucléaire, en dehors de la zone contrôlée. Ce cadre, comme 7 autres, se trouve dans un parc de stockage des bouteilles de gaz. Il est alimenté par plusieurs bouteilles d’hydrogène sous une pression de 200 bar. Lors de sa montée en pression, un bloc de purge du cadre est expulsé. De l’hydrogène fuit et s’enflamme. Le jet enflammé mesure 40 cm. Il est entretenu puisque le circuit est ouvert. Surpris, un employé chute et se blesse légèrement au bras. Le PUI du site est déclenché.

Le parc à gaz se situe à 20 m d’une ligne haute tension de 400 000 V. L’engagement de moyen hydraulique est donc impossible. Les pompiers ferment la vanne d’alimentation en hydrogène, ce qui arrête la fuite. L’alerte est levée à 2 h. Les deux cadres impactés par l’incendie sont retirés de l’exploitation.

L’analyse montre que le bloc de purge était desserré et son filetage usé. Le frottement mécanique lors de l’expulsion a dégagé suffisamment d’énergie pour enflammer l’hydrogène. L’exploitant réalise des contrôles électrique et mécanique de l’ensemble des parcs à gaz du site. Il constate que 60 % des purgeurs présentent des défauts de serrage.

L’exploitant prend les actions correctives suivantes :

• mise en place d’un contrôle périodique du serrage des purgeurs et de leur filetage ;
• révision des conditions d’accès au parc à gaz ;
• étude de modification des systèmes de purge des cadres à gaz inflammables et de protection contre l’auto-inflammation ;
• réflexion sur la procédure de recherche de fuite : étude de remplacement de la détection d’hydrogène via un explosimètre par l’utilisation d’air comprimé et la recherche de microbulles.

L’exploitant diffuse un retour d’expérience rapide aux autres centrales nucléaires. Ce document présente l’accident ainsi que les mesures de sécurité à prendre afin de l’éviter.