Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une odeur anormale d’essence est détectée vers 9h30 dans un dépôt pétrolier. Les employés n’identifient pas de fuite. Le lendemain à 15 h, des odeurs d’essence sont de nouveau perçues. A l’aide d’une mini-pelle, des dalles et du bitume recouvrant une tuyauterie d’essence sont retirés. Les intervenants constatent une fuite. Le caniveau bétonné est rempli d’hydrocarbure. L’essence contenue dans le tuyau est pompée vers un bac. Le tuyau est rempli d’eau et consigné, le caniveau vidangé. Une surveillance spéciale est mise en place. L’exploitant estime la quantité rejetée à 1 300 l. Les terres souillées sont excavées puis stockées dans une zone dédiée.

Le 12/11, une fois la conduite dégagée, la fuite est localisée. Un trou est repéré en pleine tôle sur la génératrice inférieure. Une rustine provisoire est posée le 14/11. Le 17/11, après le retrait du revêtement du tuyau, un système d’obturation de fuites en marche (SOFM de type clamps) est installé. Une société spécialisée réalise un test en pression de la tuyauterie à 4 bar. Aucune anomalie n’est détectée. Jusqu’au remplacement de la tuyauterie au 1er trimestre 2015, l’exploitant limite l’exploitation de cet équipement sous conditions :

  • utilisation uniquement pour transfert de bac à bac, pas d’utilisation pour le déchargement de navires
  • pression d’utilisation limitée à 2 bar, contre 6,5 bar précédemment
  • surveillance renforcée: pression contrôlée par manomètre, visuel du collier et du tronçon, suivi spécifique des 6 piézomètres les plus proches.

La tuyauterie fuyarde (DN 700, en acier) a été fabriquée en 1970. Elle est constituée de tubes spiralés soudés et revêtue de brai bitumeux sur les parties enterrées. En juillet 2014, un organisme de contrôle avait détecté une perte d’épaisseur sur une autre partie de cette tuyauterie. Il avait préconisé une réparation. L’exploitant avait alors réduit la pression de service de 10 à 6,5 bar.

Selon l’exploitant, le percement pourrait provenir d’une corrosion interne d’origine bactérienne (bactéries sulfato-réductrices). Des investigations sonte menées pour confirmer cette hypothèse. Il prévoit de tester en 2015 des techniques de contrôle du bon état des tronçons enterrés. A terme, il prévoit de rendre accessible tous les tronçons enterrés en remplaçant le bitume des traversées de route par des grilles afin de pouvoir contrôler facilement les canalisations.

L’inspection des IC se rend sur place le 24/11. A la suite du rapport d’inspection, la préfecture arrête les mesures conservatoires suivantes :

  • la remise en service de la tuyauterie après réparation est soumise à accord préalable du préfet
  • l’exploitant doit fournir un rapport indiquant les résultats de ses investigations, un plan d’actions préventives et correctives retenues et les enseignements tirés
  • renforcement du suivi par puits piézométriques.