Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine d’embouteillage d’eau minérale, l’équipe de maintenance de la société et des sous-traitants profitent de l’arrêt habituel de la production durant le week-end pour intervenir sur les réseaux d’eaux usées bouchés. Constatant l’absence de trappe de visite dans une galerie technique souterraine, les intervenants décident de créer un orifice. L’opération est mise à profit pour découper une ancienne conduite de soude rincée et à l’air libre.

En découpant cette conduite située à 30 cm de hauteur avec une disqueuse, un employé sectionne par erreur une conduite d’acide nitrique en inox située entre l’ancienne canalisation de soude et la nouvelle. Atteint par des projections, il rejoint une douche de sécurité. Un sous-traitant soudant une conduite à proximité se trompe de direction en voulant quitter la galerie et se retrouve face à une issue de secours condamnée à la suite d’une inondation. Il revient sur ses pas et traverse le nuage jaune de vapeurs acides en se protégeant les voies respiratoires avec la main. Les secours évacuent les 2 hommes, brûlés au second degré, vers l’hôpital. Ils en ressortent dans l’après-midi.

Les autres travaux dans l’usine sont arrêtés. Les vannes de soude fermées 10 min après l’accident. Celles d’acide et des 2 autres produits chimiques acheminés via la galerie sont fermées 1 h plus tard, en même temps que l’alimentation électrique des 2 pompes de relevage de la fosse au fond de la galerie.

Les pompiers vidangent les conduites, pompent l’acide et ventilent la galerie. L’intervention s’achève à 22 h.

Les intervenants étaient habilités à intervenir et avaient connaissance des risques chimiques. La découpe de la conduite de soude a été décidée sans analyse de risque préalable, en marge d’une autre intervention disposant elle d’un permis écrit. Les canalisations d’acide et de soude étaient correctement signalées. Un mauvais outillage a été utilisé pour la découpe (disqueuse de 230 mm de diamètre pour une canalisation de 20 mm de diamètre).

L’exploitant met en place un permis d’intervention pour les travaux menés en interne, identique à celui pour les travaux par les sous-traitants. Une procédure de coupure des fluides en cas d’intervention est également mise en œuvre. La signalisation des issues de secours est renforcée par un fléchage au sol. L’issue condamnée est remise en service en prenant en compte le risque inondation. Une signalisation en cas d’intervention dans la galerie technique est affichée sur les portes d’accès. Une formation de recyclage des opérateurs sur les risques chimiques est programmée. Par ailleurs, l’exploitant intègre dans son analyse des risques, celui d’une concentration importante de CO2 (milieu confiné) et renforce les moyens de détection. Une réflexion à plus long terme est prévue concernant le risque de rejet en rivière toute proche (renvoi vers une station de prétraitement, installation de sonde pH…). L’implantation des tuyauteries dans la galerie technique qui accueille actuellement une ligne 20 000 V au plafond, eau potable en haut, produits chimiques et eaux usées en dessous et des câbles informatiques est également étudiée.