Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une odeur piquante et désagréable est ressentie vers 16 h par les employés d’une zone industrielle et commerciale. Les usines chimiques de cette zone ont un protocole de communication par radios portatives en cas d’événement inhabituel. Celui-ci permet d’identifier la source de l’odeur dans une usine de chimie organique fine. Une fuite de vapeur de quinoléine – produit organique irritant et fortement odorant (seuil olfactif à 71 ppm) – est détectée sur le raccord reliant une colonne d’abattage à un réacteur de fabrication en cours de refroidissement. Les usines voisines confinent une partie de leur personnel en raison des odeurs apportées par le fort vent qui souffle dans leur direction.

L’exploitant refroidit le réacteur. La colonne d’abattage est arrêtée et nettoyée à l’eau une fois son bac vidangé. Cette manœuvre permet d’éliminer les dernières sources d’odeur du fait des 70 l de quinoléine chaude piégés dans la colonne. Le contenu du bac (eau, soude, javel et quinoléine) est stocké en conteneurs avant élimination en centre agrée. Le confinement des usines voisines est levé vers 18 h.

La fabrication commence par une phase de reflux à 200 °C des 600 l de quinoléine dans le réacteur. Cette étape permet d’éliminer l’eau résiduelle pour purifier le produit. Les vapeurs chaudes sont piégées dans le condenseur du réacteur pour être neutraliser par la colonne d’abattage. Ce condenseur à double enveloppe reçoit de l’eau préchauffée à 100 °C par un dispositif de bain-marie.

Le jour de l’accident, la pompe de recirculation du bain-marie disjoncte par manque d’alimentation en eau. Les vapeurs chaudes ne sont plus piégées par condensation avant d’arriver dans la colonne. Elles font fondre le raccord en polypropylène et s’échappent dans l’atmosphère. L’exploitant met en place un compensateur de pression sur le bain-marie. Ce dispositif assure la présence permanente d’eau dans le bain-marie, qui voit ainsi son risque de disjoncter fortement réduit.