Pollution
Humain
Environnement
Economique

Difficultés d’intervention :

  • débit d’eau d’extinction interne au silo trop faible
  • respect des zones d’intervention (zone d’exclusion avec port d’EPI obligatoire, zone réglementée avec protection adaptée, zone de soutien avec les organes de commandement…)
  • rétention d’eau insuffisante : risque de pollution des eaux en MES

Dans une usine de panneaux de bois, un feu se déclare vers 17 h dans un silo en béton de 800 m³ (hauteur : 26 m, diamètre : 8 m) contenant 240 t de sciure de bois alimentant une chaudière biomasse. Le POI de l’établissement est déclenché, le système d’aspersion du silo est mis en route. La température dans le silo est estimée à 250 °C. Les secours décident de vidanger la capacité par la vis sans fin en partie basse.

Une intervention dans la durée…

Le lendemain à 3 h, la sciure s’embrase. La chute de blocs de sciure provoque plusieurs flashs thermiques. Les pompiers décident de noyer l’intérieur de la capacité pour réduire les flammes. La vidange se poursuit. La situation s’aggrave à 6h30 avec l’embrasement du silo sur toute sa hauteur, la destruction de la vis de vidange et l’apparition de fissures au sommet du silo. Devant le risque d’effondrement de la capacité, un périmètre de sécurité de 60 m est mis en place. L’aspersion dans le silo est remise en route. Les secours refroidissent le silo par l’extérieur. Plusieurs explosions ont lieu à l’intérieur du silo. Des trouées sont réalisées pour évacuer la sciure. Le feu est éteint le 01/11 vers 10 h, 4 000 m³ d’eau ont été utilisés. La rétention du site étant insuffisante, une partie des eaux d’extinction, fortement chargées en MES, est envoyée dans la rétention d’un site voisin.

Durant les opérations d’extinction, un pompier est grièvement brûlé après qu’un amas de sciure incandescente lui soit tombé dessus. Deux autres sont incommodés par les émanations d’un groupe électrogène. L’industriel évalue ses pertes à 1 million d’euros (arrêt de la production du site pendant 2 semaines, arrêt de la chaudière biomasse pendant 6 mois, dégâts matériels, traitement des eaux d’extinction). Le coût de l’intervention des pompiers est estimé à 32 k€. Le pire a néanmoins était évité : la chute du silo sur le bâtiment chaudière qui aurait coûté plus de 10 M€.

Le sinistre semble avoir été causé par un départ de feu dans un cyclone à l’issue d’une opération de débourrage. Le scénario d’un feu de silo n’était pas abordé dans l’étude de dangers du site. Par ailleurs, le POI de l’établissement incluait un scénario d’explosion du silo mais pas de feu de silo.

A la suite de l’événement, l’exploitant révise ses procédures d’extinction et améliore la gestion de la sécurité incendie sur son site. Le personnel est également formé aux nouvelles pratiques. Côté technique, des capteurs de bourrage sur les cyclones et de température avec reporting en temps réel en salle de contrôle sont installés. Les pompiers rédigent par ailleurs un mémento d’intervention sur les feux de silo.