Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine produisant des semences agricoles, une citerne de 70 m³ contient du propane. Le propane est réchauffé par une chaudière via un échangeur de chaleur. Vers 20 h, 3 explosions se produisent au niveau de la chaudière. Le personnel se regroupe au point de rassemblement et alerte les secours. Les installations sont mises en sécurité. L’alimentation électrique de l’unité est coupée. Les vannes de la citerne sont fermées. Les pompiers constatent la formation d’une torchère, avec des flammes de 3 m, au niveau des purgeurs automatiques et de la soupape du réseau d’eau chaude alimentant l’échangeur. Ils établissent un périmètre de sécurité de 140 m et arrosent la citerne avec une lance.

Le local des chaudières est détruit : portes arrachées, cheminées soufflées, destruction des organes de sécurité. Les quantités de propane rejetées sont estimées à 900 kg.

L’inspection des IC se rend sur place et constate plusieurs écarts à l’arrêté d’exploitation du site : emplacement des chaudières incorrect, absences de détecteurs de gaz et d’asservissement, insuffisance des contrôles. A la suite de l’inspection, un arrêté préfectoral de mesures d’urgence est pris pour garantir la sécurité de la citerne de propane.

L’analyse réalisée par l’exploitant du site et le propriétaire de la citerne permet constater la fissure d’un des tubes de l’échangeur de chaleur servant à vaporiser le propane. Du fait de la différence de pression, le propane s’est répandu dans les tuyauteries d’eau chaude. Pour une raison indéterminée, les dispositions d’isolement du circuit d’eau chaude n’ont pas rempli leur fonction. Le propane a gagné l’ensemble du réseau : chaudière, soupape de sécurité et purgeurs. Selon l’exploitant la première explosion s’est produite lorsque le propane gazeux, libéré par la soupape, est entré en contact avec la flamme de la chaudière.

L’expertise réalisée attribue la fissure du tube au gel de l’installation. L’exploitant ne dispose pas d’un mode opératoire approprié pour palier ce phénomène. Pour éviter que l’eau contenue dans les tubes de l’échangeur ne gèle lors de la détente du propane (notamment dans les phases d’arrêt des chaudières), le fabriquant de l’échangeur préconise que du glycol soit ajouté à l’eau. L’exploitant a réalisé des appoints d’eau sans ajouter de glycol et ne procède pas au suivi de sa concentration.

L’exploitant décide de remplacer le vaporiseur à eau chaude couplé à une chaudière par un vaporiseur électrique.