Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des opérateurs signale, à 5h23, un dégagement atmosphérique irritant dans une usine sidérurgique. Les secours internes localisent une fuite au niveau du trou d’homme d’un des 2 réservoirs de stockage de 50 m³ d’acide chlorhydrique (HCL) à 33 %. Le dégagement gazeux provient de la réaction exothermique de l’acide qui fuit dans la rétention où se trouve de l’eau de pluie.

Des rideaux d’eau sont mis en place par les secours internes pour contenir les vapeurs d’acide. A 7h15, la vanne reliant les deux cuves d’acide est fermée. Les secours installent également des serre-joints sur le trou d’homme fuyard. A 10h15, une société spécialisée vidange la rétention des cuves d’acide qui sont ensuite traitées dans la station du site. Les 2 cuves de HCl sont également vidangées.

Des mesures atmosphériques effectuées au sud du site indiquent des valeurs de HCL très faible (0,5 ppm). L’exploitant estime le volume de HCl écoulé dans la rétention à 8,1 m³ et le volume d’eau évaporé à 38 m³. Les 400 m³ d’eau utilisés pour le rideau d’eau sont rejetés dans le milieu naturel après contrôle de pH.

Quelques jours avant l’accident, l’entretien annuel des cuves a été réalisé. Les couvercles des trous d’homme et le remplacement des joints d’étanchéité et des boulons a été effectué. Les jours suivants, des dépotages ont eu lieu au niveau des cuves. Aucune fuite n’a été détectée malgré plusieurs inspections du service maintenance.

L’analyse de l’accident met en évidence d’autres causes :

  • serrage défaillant de 2 boulons sur les 24 utilisés pour le trou d’homme. Les modalités de serrage de ces boulons relèvent de la simple expérience de l’entreprise intervenante depuis des années sur le site pour ce type d’opérations ;
  • défaut de planéité du joint ;
  • absence de test d’étanchéité à l’eau avant remise en service des cuves d’acide du fait d’un dépotage programmé le lendemain ;
  • présence d’un capteur de niveau bas dans la rétention utilisé uniquement pour vérifier le volume disponible restant dans la rétention notamment en cas de pluie. Ce capteur dit de niveau bas ne permet pas d’être utilisé pour détecter une fuite ;
  • consignes et modes opératoires de maintenance sur les cuves acides défaillants ;
  • maintenance sur les cuves non intégrée à la GMAO du site ;
  • matériaux utilisés pour les trous d’homme nécessitant d’être changés.

A la suite de cet accident, l’exploitant prévoit :

  • l’installation de détecteurs fixes de gaz et de caméras autour des stockages ;
  • la révision de modes opératoires concernant les trous d’homme ;
  • l’installation de rideaux d’eau fixes et la possibilité d’installer une protection translucide autour des cuves ;
  • le partage du REX en interne et avec les autres sites du groupe ;
  • de formaliser l’intervention des pompiers internes et la surveillance des scaphandres après utilisation par une procédure ;
  • la mise à disposition d’appareils de mesure de gaz pour les agents de surveillance.