Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 11 h dans un stock de 1,5 t de résidus de produits de fabrication (sulfate d’ammonium, pulpe de raisin, cabosses de cacao broyées, compost, amidon) situé dans un local de 100 m² en pied des trémies au sous-sol des silos du bâtiment de fabrication d’une usine d’élaboration d’amendement organique biologique. Un dégagement de fumée sur la tuyauterie de sortie d’un broyeur, dont le ventilateur est en action, et une odeur de fumée alertent un opérateur vers 11h30. Les manches à air au-dessus du broyeur se consument. Trois employés les démontent puis tentent d’éteindre les flammes avec des extincteurs. Ils sont intoxiqués par les fumées issues de la combustion lente (auto combustion) des matières organiques. Ils évacuent le local avant d’être transportés à l’hôpital par les services de secours arrivés sur place. Les pompiers évacuent les salariés et établissent un périmètre de sécurité de 100 m. L’alimentation électrique du site est coupée. Le local exigu est dépourvu d’aération suite à la coupure de l’alimentation électrique. Il est seulement accessible par une trappe. La température monte à 400 °C. L’arrosage à l’eau par la trappe d’accès du local ne donne pas de résultats. Équipés de combinaisons autonomes (ARI) en raison de la forte teneur en CO et NH3 issu de l’auto-combustion, les pompiers décident vers 18 h d’évacuer le stock de matières en surface à l’aide de seaux hissés par des cordes pour ensuite les noyer à l’eau. L’un d’eux est victime d’un coup de chaleur. Une société agréée élimine les déchets issus de l’incendie.

Des étincelles générées par des travaux de soudure effectués sur la vis sous trémie au-dessus de la trappe du local par un employé sont à l’origine du déclenchement de l’auto-combustion du stock. L’analyse de l’accident montre :

  • un défaut de nettoyage des zones et organes de transferts à risque (pied de trémie, élévateurs, bandes transporteuses, tapis etc.) suite à un pic d’activité et à l’absence d’instrument de nettoyage adéquat (marteau de dé-colmatage) qui a provoqué l’accumulation de matières organiques au sol et dans le local accidenté ;
  • l’absence de permis de feu pour les travaux de soudure dans les zones à risques ;
  • une aggravation de l’accident suite au confinement et à l’absence de ventilation du local.

L’exploitant met en place des procédures de travaux par point chaud dans les zones à risque et de nettoyage régulier des installations.