Dans une usine pétrochimique, une fuite de butane se produit vers 18h30 à 30 m de haut sur une bride au niveau d’un coude d’une tuyauterie (DN 800) calorifugée alimentant le condenseur d’un réacteur d’oxydation de 2 000 m³.

Le réacteur opère sous 30 bar de pression et à une température de 130 °C. Le mélange réactionnel, composé à 50 % de butane, de peroxyde et de butanol, s’enflamme au niveau de la fuite. Le POI est déclenché. L’équipe d’intervention utilise les moyens internes pour éteindre le feu et diluer la fuite. Un opérateur légèrement brûlé est soigné sur place.

Pour stopper la fuite, l’exploitant décide de décompresser la tuyauterie accidentée et le réacteur. Le mélange réactionnel est envoyé à la torche pour être brûlé. Ce torchage génère des fumées noires visibles de loin, ainsi que des peroxydes organiques (produits toxiques et corrosifs) quand le butane envoyé à la torche entre en contact avec l’oxygène de l’air. Dans un deuxième temps, l’exploitant piège le butane contenu dans le réacteur sans l’envoyer à la torche. Celui-ci est mis en recirculation dans les échangeurs de préchauffage alimentant le réacteur alors que la vapeur surchauffée circulant dans ces échangeurs est remplacée par de l’eau. En liquéfiant le butane par refroidissement à l’eau, cette manœuvre permet de faire baisser la pression du réacteur de 25 à 10 bar et de stopper progressivement le débit de fuite sur la tuyauterie.

Une fois la fuite arrêtée, la bride est décalorifugée. Un système d’obturation de fuites en marche (SOFM de type boîte de colmatage) est installé. La fuite est localisée sur le joint de la bride. Le feu ayant été de faible intensité et de courte durée, les dégâts matériels sont mineurs. Les pertes d’exploitation sont liées à la destruction du mélange réactionnel pendant la confection et l’installation du collier de colmatage.