Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un opérateur soutire du lithium (métal très réactif, PF : 180 ° C) dans une cuve d’électrolyse de chlorure de lithium quand un débordement se produit vers 14 h. Une nappe enflammée de 3 m² se forme au sol. Le lithium en fusion (450 °C) coule par gravité le long de la paroi de la cellule et arrive au sous-sol, endommageant les flexibles de refroidissement à eau des connexions électriques de la cellule. L’eau inonde le sous-sol de la salle d’électrolyse et se vaporise. Cette vapeur est rejetée à l’extérieur par la ventilation forcée. L’épais nuage de vapeur d’eau qui s’est formé au-dessus de l’usine et les odeurs dégagées par la fonte de la bakélite tapissant le sous-sol de la salle d’électrolyse inquiètent les riverains. L’opérateur, légèrement brûlé, est évacué et les 13 autres opérateurs de l’unité sont confinés. L’exploitant déclenche le POI. Il prévient les secours et les mairies voisines. L’ensemble des cellules lithium et sodium est mis à l’arrêt. Les pompiers internes jettent de la poudre inerte sur la cellule accidentée et sur la nappe enflammée. Des bâches ignifugées protègent les cellules voisines. Le foyer est maîtrisé avant l’arrivée des pompiers. Les cellules d’électrolyse de sodium, ne pouvant être arrêtées plus de 2 h sous peine d’endommagement (6 h pour celles au lithium), sont redémarrées à 16 h malgré quelques reprises de feu vite maîtrisées. Le POI est levé vers 16h50. L’incident ne perturbe pas la production. Les pompiers sous ARI pompent l’eau répandue au sous-sol. Un employé est légèrement brûlé au dos par de la vapeur d’eau lors d’une réparation d’une tuyauterie abîmée en vue du redémarrage des cellules au sodium, ce dernier engendrant des odeurs de chlore autour de l’usine pendant 1 h. Les 2 employés blessés sont évacués vers l’hôpital le plus proche. Un communiqué de presse est diffusé.

Le soutirage du lithium depuis la cellule d’électrolyse se fait une fois par jour sous mise en pression d’argon (0,3 b) du collecteur de métal après qu’il soit isolé de la cellule grâce à la fermeture d’une vanne. Bien que possédant un couvercle, la cellule n’est pas complètement fermée pour permettre des ajouts réguliers de matière première. Le jour de l’accident, l’opérateur a bien suivi la procédure mais n’a pas complètement fermé cette vanne (erreur de geste). La pression est alors remontée vers la cellule et a provoqué le débordement de lithium en fusion.

Le procédé d’électrolyse au lithium est un procédé pilote relativement nouveau (mise service datant de moins de 18 mois) et dont la mise au point a provoqué quelques accidents. L’exploitant rappelle aux opérateurs l’importance du respect de la procédure de soutirage. Il remplace les vannes présentes sur les trois cellules lithium par des modèles ¼ de tour ne présentant aucune ambiguïté quant à leur position ouverte ou fermée. L’inspection des installations classées demande à l’exploitant d’étudier les pistes d’amélioration de la sécurité suivantes :

  • changement de technologie de flexible
  • protection des flexibles
  • pose de dispositif anti-débordement (verrouillage des capots, augmentation de la hauteur des parois de la cellule,…)
  • mise en place de gouttière le long des parois de la cellule pour collecter les éventuelles coulures
  • mise en place d’un système de collecte des eaux (égout) au niveau du sous-sol.