Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers minuit dans une trémie de stockage de percarbonate de sodium destinée à alimenter l’installation d’assemblage et compression des poudres d’une usine de produits d’entretien. L’atelier est évacué pendant que des employés noient la trémie, vidangent au sol la poudre restant dans l’installation et attaquent le sinistre avec des extincteurs à poudre et des RIA. A l’arrivée des pompiers, le feu est maîtrisé mais une odeur d’ammoniac est perceptible. Son origine n’est pas déterminée, les produits utilisés ne contenant pas d’azote. Les mesures indiquent une concentration de 108 ppm. Les secours quittent le site à 3 h alors que la concentration en ammoniac n’est plus que de 40 ppm.

L’armoire électrique de commande de l’unité de production des tablettes de produits détergents est détruite, la trémie est endommagée. Les eaux d’extinction sont confinées sur le site puis pompées pour évacuation et élimination.

L’inspection des installations classées est informée.

L’installation était à l’arrêt depuis 17 h. Il restait 300 kg de percarbonate de sodium, sous agitation mécanique, alors que le produit aurait dû être vidé. Ce dernier, qui est un comburant, s’est auto-enflammé dans la trémie de pastillage. Le travail des comburants sur les lignes de pastillage fait l’objet de consignes strictes et spécifiques du fait des risques de départ de feu, 2 consignes n’ont pas été respectées. A la suite d’une coupure de courant dans la journée, le logiciel assurant le suivi des capteurs thermiques s’est arrêté et n’a pas été relancé par le personnel. La montée de température n’a pas été détectée, l’alarme de température ne s’est donc pas déclenchée pour signaler le sinistre. Par ailleurs, le temps d’attente du produit dans la trémie (entre 2 conditionnements) a dépassé les 5 h.

L’ammoniac pourrait provenir d’une production précédente (produits d’entretien pour piscines ou produit désinfectant…), cependant la trémie ne possède pas de zones propices à une accumulation de poudres et le filtre à manche est à décolmatage automatique par air comprimé.

L’exploitant constate une dérive dans l’application de certaines procédures. Il met en place un plan d’action comprenant notamment une sensibilisation des agents de fabrication aux bonnes pratiques, même pour le personnel ancien, ainsi qu’un affichage renforcé des consignes.