Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 4h20, au sein d’une poudrerie Seveso seuil haut, un feu se déclare dans une unité de tamisage. Les pompiers éteignent l’incendie à 4h45.

Deux travailleurs, présents dans l’unité au moment des faits, sont très gravement brûlés. Ils parviennent à s’extraire du bâtiment et sont encore conscients lors de leur transfert à l’hôpital mais leur pronostic vital est engagé. L’un décède des suites d’une surinfection le 03/04/13 et l’autre le 27/04/13. Un 3ème employé, intoxiqué par les fumées alors qu’il tentait de porter secours à ses collèges (au lieu de rejoindre le point de rassemblement), est conduit à l’hôpital mais ressort dans la journée. Une cellule d’aide psychologique est mise en place pour le personnel.

L’unité de tamisage consiste en 2 tamis circulaires placés en série, au sein d’une enceinte en acier. Les opérations de tamisage se déroulent automatiquement sans la présence d’un opérateur. Le jour de l’accident, 2 opérateurs étaient affectés à l’unité : un jeune employé récemment embauché et un employé expérimenté en charge de sa formation. Les opérateurs devaient démanteler et réassembler les équipements de tamisage afin de les nettoyer avant le début effectif des opérations de tamisage.

Un problème de fixation des tamis aurait provoqué un jeu à l’origine d’un frottement métal contre métal puis d’une étincelle. Une vis a été retrouvée au sol après l’accident, sans signe de déformation. Elle se serait progressivement desserrée au cours des tamisages. L’étincelle générée par frottement aurait conduit à l’initiation de la poudre. L’enceinte entourant les tamis a eu un effet de confinement qui a conduit à une montée en pression et à la probable déflagration de la poudre. Les flammes qui ont surgi de l’enceinte ont brûlé les opérateurs présents à proximité. En effet, l’opérateur le plus expérimenté s’était approché de la machine, probablement pour identifier la source du dysfonctionnement donnant lieu à un bruit anormal. Contrairement à la procédure qui stipule que l’entrée dans la pièce est interdite tant que l’équipement est en service, il n’a pas éteint la machine avant de pénétrer dans le local. Lors du départ de feu, l’alarme se déclenche et le sprinkler se met en service. Malgré cela, le feu se propage à un baril de 250 kg de poudre que le 2ème opérateur était en train d’apporter à l’entrée de la pièce. Un autre baril de 250 kg de poudre, localisé juste en dehors de la salle de tamisage en attente de son entreposage à un emplacement dédié, prend également feu.

Suite à l’accident, l’exploitant :

  • améliore la fixation du tamis pour l’empêcher de se desserrer ;
  • renforce la formation de son personnel sur les risques (rappel sur l’interdiction d’accéder aux machines en fonctionnement) ;
  • installe un détecteur de présence qui met automatiquement l’installation à l’arrêt dès que les portes d’accès sont ouvertes ;
  • rend entièrement automatique les opérations de charge de poudre.

Un nouvel accident survient sur ce site un an plus tard (ARIA 52745).