Dans une usine agroalimentaire, un opérateur découvre vers 10h15 une vanne de purge ouverte. Cet incident entraîne le déversement de 45 m³ d’alcool isopropylique (IPA) bas titre (40-45 %) dans la rétention. L’alcool est ensuite dirigé vers un puisard via les caniveaux de collecte. Un de ces derniers présente une fissure par laquelle l’alcool fuit dans une gaine technique qui jouxte le caniveau et qui permet de faire passer des canalisations sous la route. La gaine étant en communication avec les rives de la JUDEE, une partie du liquide s’écoule dans la rivière. L’opérateur ferme la vanne de purge et donne l’alerte. Le POI est déclenché. Les secours internes sécurisent la zone, installent un barrage de sable et pompent l’alcool présent dans la rétention vers le stockage. Ils nettoient ensuite la rétention et colmatent la fissure de la gaine technique. L’exploitant informe les municipalités, les syndicats des eaux, la préfecture, les pompiers et l’inspection des IC. Les prélèvements effectués dans la rivière montrent que la concentration d’IPA n’a pas dépassé le seuil de 100 mg/l et aucune mortalité aquatique n’est observée.

La veille, l’unité avait été redémarrée après une opération de maintenance et de nettoyage de la canalisation alimentant le stockage d’IPA depuis la fabrication mais un opérateur a oublié de refermer la vanne de purge. L’exploitant met également en relief des problèmes organisationnels : la vanne de purge ne figure pas parmi les éléments de sécurisation de la co-activité dans le permis de travail et la procédure de permis de travail n’a pas été respectée jusqu’au bout. Les opérateurs de production n’ont pas effectué de ronde d’inspection comme cela est prévu et n’ont donc pas pu détecter la fissure située sous une ancienne réfection. Par ailleurs, la conception de la gaine technique qui rejoint la JUDEE et qui jouxte la rétention n’a jamais été remise en question. Le puisard de la rétention ne possède pas de sonde de niveau pour donner l’alerte et les équipements de pilotage actuel du process ne permettent pas de détecter des niveaux inhabituels de débit.

L’exploitant installe des tapes pleines sur toutes les vannes de purge des circuits de la zone de distillation, fait inspecter la rétention et programme des travaux de réfection. Une dalle sera créée au fond de la gaine technique ainsi qu’un drain pour diriger les éventuels écoulements vers le puisard existant en liaison avec une autre gaine technique. Elle sera couverte pour éviter de récupérer les eaux de pluie. Le puisard de la zone de distillation sera équipé de sonde de niveau avec report d’alarme en salle de contrôle. Enfin, l’exploitant rédige un document d’enregistrement des rondes, sensibilise toutes les équipes de production et de maintenance sur l’importance du respect de la procédure de permis de travail (formalisation des tâches à accomplir, signature et réception du travail effectué).