Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 0h30, un cariste transporte un conteneur de 1,217 t de pesticide (toxique et dangereux pour l’environnement) en granulés d’une unité de formulation vers le magasin central d’une usine de fabrication de pesticides et autres produits agrochimiques. Pour des raisons de visibilité (hauteur du conteneur) et conformément à la consigne, il manœuvre en marche arrière. Arrivé au magasin, il constate une traînée de granulés de 1 m de large sur 100 m de long sur le sol bitumé. Il alerte les gardes et les 2 personnes d’astreintes. A 1h06, l’astreinte déclenche la procédure d’urgence. Un périmètre de sécurité est mis en place et la station des eaux pluviales mise en sécurité. A 1h30, les pompiers de l’usine équipés des EPI adéquats récupèrent le produit et le mettent en fûts pour le traiter comme déchet. Le sol est ensuite lavé avec des laveuses industrielles. A 7 h, des résidus de granulés sont récupérés avec des aspirateurs industriels puis le sol est à nouveau nettoyé. Le lendemain, un hydrocureur d’une société extérieure procède à une nouvelle aspiration à sec puis à un nettoyage humide avec récupération de l’eau par aspiration.

La quantité déversée est estimée à 858 kg et celle récupérée 845 kg (fûts et aspirateurs). La différence de 13 kg correspondrait aux quantités récupérées lors des lavages (machines vidangées et nettoyés sans analyse).

De faibles teneurs de produit (15 ppb) sont détectées dans la fosse de récupération des eaux pluviales après des pluies le 02/02 et 05/02 et disparaissent le 06/02.

Après remplissage du conteneur, le mode opératoire consiste à fermer sa vanne de fond (vanne guillotine manuelle), mettre un bouchon en inox (système de fermeture à baïonnette) et à installer une sache plastique englobant vanne et bouchon pour rendre l’ensemble étanche. Les vérifications prévues par les consignes à chaque étape (et avant les transferts entre bâtiments) n’ont pas permis de détecter l’absence du bouchon ni la non-fermeture de la vanne de fond. La sache plastique a fait office de vanne dans un premier temps puis s’est rompue lors de la prise du conteneur par le chariot élévateur, répandant le produit au sol.

L’exploitant révise les modes opératoires et améliore les protocoles de contrôle. Il sensibilise son personnel sur l’importance des contrôles et la manière de déclencher une procédure d’urgence (via 1 boîtier à briser) et les forme aux nouvelles procédures. Il étudie la mise en place d’un système physique permettant de garantir la fermeture de la vanne avant manutention, ainsi que la faisabilité de transporter les conteneurs sur des plateaux munis de rétention. Enfin, bien que la vanne n’ait pas été en cause, il prévoit un plan de maintenance préventive des vannes de fond des conteneurs (contrôles d’éventuels points durs).