Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique spécialisée dans les matières plastiques de base, un feu se déclare vers 9h25 sur une trémie d’extraction des graisses de la section “récupération des graisses” située en aval du réacteur de polymérisation et au niveau d’une ligne de l’atelier Polyéthylène. Cet atelier, qui produit des copolymères, a redémarré depuis 5 h après une période de travaux. La zone d’implantation de la trémie de graisse est le siège de flammes verticales qui dégagent des fumées noires (feu de nappe). Des opérateurs de l’unité essaient d’éteindre le foyer avec des extincteurs à boule, mais le feu redouble d’intensité à 9h42 (feu dard). L’exploitant déclenche le POI, met l’unité en sécurité par dégonflage de la ligne et arrêt de la circulation du fluide thermique. Il évacue les 6 opérateurs de l’unité vers la salle de contrôle. Les services de secours sont prévenus, bien que les pompiers du site interviennent et maîtrisent seuls l’incendie à 10h05. Le foyer est éteint à 11h44. Un mètre cube de fluide thermique et un peu moins de 3 t d’éthylène ont brûlé. Il n’y a pas de victimes, mais la trémie et les équipements voisins ont subit des dommages matériels importants estimés à 3,6 MEuros. La ligne de production est arrêtée pendant 4 mois.

L’enquête menée par l’exploitant montre qu’un calorifuge imprégné de fluide caloporteur chaud a probablement pris feu. L’ignition du fluide caloporteur à 180 °C (conditions opératoires de la ligne de fluide), bien qu’inférieure à sa température d’auto-inflammation (500 °C), s’explique par l’imprégnation du calorifuge par le fluide qui abaisse de ce fait sa température d’auto-inflammation. La chaleur dégagée par l’incendie a entraîné une déformation et une fuite d’un équipement contenant de l’éthylène sous pression qui a pris feu à son tour, d’où l’augmentation d’intensité de l’incendie initial (feu dard).

L’exploitant renforce les contrôles lors des opérations de redémarrage après ouverture du circuit gaz, avec une surveillance continue de la zone avant et plusieurs heures après le redémarrage (marche stable) grâce à des caméras et des détecteurs incendie de nouvelle génération. Le circuit du fluide caloporteur est également simplifié et le calorifuge sur les brides de la ligne du fluide thermique est supprimé (zone de fuite les plus probables).