Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un pipeline (PS 34 bar, DN 760, acier API 5LX grade X52, mis en service en 1969) transportant des pétroles bruts issus des sables bitumeux de l’Alberta vers les Etats-Unis se rompt sur une longueur de 2 m à 17h58. La rupture survient lors d’une opération planifiée d’arrêt de l’ouvrage. Les agents du centre de contrôle d’Edmonton au Canada constatent plusieurs alarmes et contactent des opérateurs sur le terrain. Des riverains se plaignent d’odeurs “atteignant le cerveau avec la violence d’un coup de couteau” dès 21h25. La fuite est finalement détectée à 11h15 le lendemain.

Pendant ces 17 h, 3 800 m³ de pétrole brut se déversent sur le sol puis dans la rivière KALAMAZOO via le ruisseau TALMADGE. De nombreux composés volatils sont diffusés dans l’atmosphère. Les secours évacuent une cinquantaine de maisons et conseillent à une centaine de foyers de ne pas consommer l’eau du robinet.

De 2010 à 2013, l’exploitant rachète 150 propriétés contaminées le long de la rivière et met en place un chantier de dépollution sur 56 km. Malgré cela, 380 m³ de pétrole brut engluent toujours 3 ans après le sinistre, les sédiments des cours d’eau. Les coûts des travaux de dépollution sont estimés à plus de 500 millions d’euros (2012). Une étude de santé publique a recensé 330 personnes affectées par le benzène et d’autres produits chimiques contenus dans le pétrole brut.

Le NTSB (National Transportation Safety Board) publie un rapport en juillet 2012 indiquant que la corrosion du pipeline était à l’origine de sa rupture du fait d’un problème au niveau du revêtement en polyéthylène. L’exploitant connaissait en outre ces faiblesses depuis 2005 et avait baissé en conséquence la pression d’exploitation de l’ouvrage. L’organisme pointe par ailleurs les défaillances du programme de maintenance du pipeline ainsi que le manque de formation du personnel du centre de contrôle. Une succession d’erreurs humaines a fait en sorte que l’entreprise mette plus de 17 h avant de prendre en considération le risque de pollution. L’information du public vis à vis des risques encourus et du comportement à adopter en pareil cas s’avère également déficiente.

A l’été 2012, l’exploitant est condamné à une amende de 3 millions d’euros et en mai 2013, le ministère de l’environnement le charge de reprendre le chantier de dépollution.