Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans l’atelier « finition » d’une usine pharmaceutique, un opérateur entend un sifflement anormal vers 1 h et constate la présence de fumée s’échappant d’un soufflet de dilatation lors d’une opération de séchage de cristaux humides réalisée dans un sécheur/mélangeur de 1 600 l en inox. Il donne l’alerte ; les secours internes installent des lances pour abattre les fumées et protéger les autres bâtiments puis pénètrent dans l’atelier et noient l’intérieur de l’équipement à l’eau. La température de séchage oscillait entre 42 et 53 °C en début de réaction avant de monter brutalement à 200 °C. Après plusieurs heures de surveillance, le mélange carbonisé revient à une température normale.

L’installation est endommagée (pompe à vide, projections de produit) ; les dégâts sont estimés à 100 000 euros (hors pertes d’exploitation). Il faudra plusieurs semaines à l’exploitant pour nettoyer l’équipement et ses accessoires, effectuer des analyses par calorimétrie différentielle à balayage (DSC) sur les matières premières et le produit calciné et vérifier la conformité de toutes les opérations réalisées en amont du batch incriminé pour déterminer l’origine de la combustion en masse du produit. L’exploitant conclut à la défaillance d’un roulement de l’émotteur du sécheur/mélangeur qui a créé une friction et un échauffement local du produit et initié la combustion qui s’est propagée rapidement à toute la masse compte-tenu du fort potentiel énergétique de la réaction.

L’exploitant prévoit de renforcer les actions de contrôle préventif sur les roulements des équipements. D’autre part, une analyse de risque sur la sensibilité aux frottements et la tendance à la propagation d’une réaction sera effectuée sur les produits à fort potentiel énergétique (identifiés par DSC). Le volume utilisable dans les sécheurs sera adapté en fonction des résultats.