Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une papeterie, un bruit et des secousses sont perçus à 6h15 au niveau d’un générateur de vapeur à liqueur noire. Une surpression au foyer, entre 20 et 30 mbar, est observée alors que celui-ci fonctionne normalement en dépression à 4 mbar. Après quelques perturbations, les paramètres de contrôle redeviennent normaux.

Le service inspection reconnu (SIR) du site procède à un examen visuel externe en marche de la partie inférieure de la sole du foyer, mais ne détecte aucune anomalie. La combustion de la liqueur noire produisant des dépôts sous forme de blocs de sulfate de sodium, la chute d’un bloc est suspectée être à l’origine des bruits et des vibrations. L’alimentation fioul est ainsi mise en service dans la journée afin de faire fondre les dépôts.

Dans la nuit, une fuite d’eau sur la chaudière est détectée (traces d’humidité sur la barre de ringardage des tuyères, température anormalement basse au niveau de l’arrivée d’air primaire). La chaudière est préparée (évacuation du salin) en vue d’une possible vidange rapide.

Par la suite, le niveau du ballon d’eau de la chaudière devient instable. A 1h30, le débit d’eau d’alimentation augmente brutalement. La vidange de la chaudière est alors activée à 1h35. Le bâtiment est confiné et son accès interdit.

Toutes les machines à papier et la fabrication de pâte sont arrêtées sur le site. L’inspection, la remise en état et le redémarrage de la chaudière prendront plusieurs semaines. Les pertes de production sont évaluées entre 2 et 3 millions d’euros.

Une inspection complète du générateur, avec réalisation de répliques et de mesures d’épaisseurs est programmée pour le 16/12 afin de localiser la fuite et vérifier l’intégrité de l’équipement. L’exploitant profite de l’arrêt pour inspecter 45 autres appareils à pression. A la suite des examens, un percement sur un tube d’acier revêtu d’un revêtement en inox est observé. L’hypothèse envisagée pour expliquer cette dégradation, est la conjugaison d’un phénomène de corrosion-érosion par effet de turbulence de l’air d’admission et de corrosions par piqûres liées à la présence de chlorures (polluants dans le combustible ?).

Le SIR prévoit de réviser le plan d’inspection de la chaudière en renforçant notamment la périodicité des contrôles. Ce plan sera de nouveau amendé après que l’origine des phénomènes de corrosion aura été identifiée.