A 14h37, une fuite de trioxyde de soufre se produit pendant la préparation d’une intervention de maintenance sur un tuyau. L’installation est composée d’un réservoir de stockage de 15 m3 d’oléum (SO3 à 65% dans de l’acide sulfurique pur) qui est rattaché, après une vanne de pied de cuve et via un réseau de tuyauteries, à plusieurs réservoirs tampons et réacteurs. Les vapeurs de SO3 de la cuve sont canalisées et envoyées vers un réservoir de 2,5 m3 contenant de l’acide sulfurique à 60 %. Le réservoir d’oléum est alimenté à partir d’un poste de dépotage (véhicule-citerne) fonctionnant avec de l’air comprimé.

En fin de matinée, un défaut d’étanchéité est repéré sur la vanne d’alimentation. En vue du remplacement de cette dernière le lendemain, la tuyauterie est vidée et purgée à l’air comprimé. Or, le système d’extraction des vapeurs ne fonctionne pas car il s’est bouché – à l’insu des opérateurs- par des cristaux de SO3. La purge de la canalisation provoque ainsi une augmentation de pression dans la cuve. L’oléum liquide est poussé via la vanne de pied de cuve restée ouverte, dans une colonne montante reliée au réservoir d’absorption des vapeurs. Le contact de l’oléum avec l’eau contenue dans l’acide sulfurique provoque la libération de SO3 gazeux et une forte montée en température ; une conduite en verre éclate, provoquant la libération de 500 kg de gaz dans l’usine. Les pompiers mettent en place des rideaux d’eau pour abattre le nuage acide, mais celui-ci est poussé par le vent au delà des limites du site vers le fleuve et une forêt proches ; 24 personnes, dont 13 employés mal informés pendant l’alerte interne, sont légèrement intoxiquées. La population est invitée à se confiner jusqu’à 16 h. Les dpmmages matériels sont estimés à 50 000 euros.

L’exploitant isolera et tracera la partie supérieure de la cuve pour éviter la formation de cristaux dans le système de ventilation de la cuve. Un capteur de pression est intégré à la cuve et les valeurs sont relevées ; une augmentation de pression de 0,3 bar déclenchera une alarme. Les modes opératoires sont améliorés (comprenant une fermeture systématique de la vanne de fond de cuve après toute utilisation) et la procédure d’information des employés à l’intérieur du site lors d’une alarme est revue.

Cet accident et d’autres accidents (ARIA 4303 et 4374) ou incidents les semaines suivantes dans la société et ses filiales sont à l’origine d’un vaste programme de contrôle de la sécurité des installations chimiques installées en HESSE.