Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu émettant une importante fumée noire survient un dimanche vers 14 h sur 2 des 7 lignes de traitement d’une entreprise de traitement de surface de 2 000 m². Les bacs en polypropylène contenant des bains de cyanure de cuivre (3,9 m³) et d’étain acide (H2SO4) fondent sous la chaleur de l’incendie et les substances chimiques se déversent dans leurs rétentions associées. Les canalisations d’une cuve d’eau propre sont également détruites entraînant l’écoulement de son contenu de 20 m³ dans les rétentions des bains déversés. Le mélange des bains acide et cyanuré après débordement provoque un dégagement d’acide cyanhydrique dans le bâtiment. Les pompiers éteignent l’incendie vers 17h30 avec des lances à eau et à mousse ; l’un d’eux victime d’un malaise est conduit à l’hôpital. Les 20 employés sont en chômage technique. Les effluents liquides dont les eaux d’extinction ont été en majorité confinés dans les fosses de 150 et 200 m³ prévues à cet effet et situées dans le bâtiment. Une partie des eaux acides (10 à 15 m³) s’est écoulée vers un regard extérieur relié à un puits d’infiltration via le séparateur d’hydrocarbures, après avoir été évacuée du bâtiment par les secours pour éviter la dégradation du béton. Une société spécialisée élimine en centre de détoxication les effluents confinés dans l’établissement et les eaux polluées (cyanures, métaux et hydrocarbures) présentes dans les 2 puits d’infiltration du site. Les 2 chaînes de traitement étaient à l’arrêt depuis le 29/11 à 17 h. Selon la presse, un court-circuit serait à l’origine du sinistre.

L’entreprise sinistrée est située à 800 m d’un forage profond d’une usine agroalimentaire et à 2,5 km en amont d’un captage public d’eau qui ne fonctionne qu’une heure par semaine et qui n’alimente pas le réseau de distribution. Son exploitant et l’agence régionale de santé sont informés. Un arrêté préfectoral d’urgence prescrit une surveillance des eaux souterraines (cyanures, métaux, hydrocarbures totaux et HAP…) durant 3 mois, notamment dans le forage profond ; 3 piézomètres sont implantés du 05 au 07/12, un en amont et 2 en aval du site dont un en amont du tènement de la société agroalimentaire. Un arrêté de mise en demeure impose également la mise en conformité du réseau d’assainissement de l’établissement (suppression des puits d’infiltration et raccordement au réseau communal) et la formation du personnel aux situations d’urgence.