Pollution
Humain
Environnement
Economique

Du 1er au 21/08, 8 cas de légionellose sont déclarés à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, dont 5 cas résidents d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à Meudon et 2 cas domiciliés à proximité. Toutes les victimes, dont l’âge moyen est de 84 ans, sont hospitalisées dont 6 en réanimation. Trois décèdent.

La procédure “suspicion de cas groupés niveau 1” est déclenchée. Après enquête, la fréquentation d’une zone géographique de 2,5 km de rayon centrée sur l’Ehpad est détectée comme facteur commun à l’ensemble des cas.

Un contrôle inopiné effectué le 20/08/12 montre une contamination de 7 000 000 UFC/L à Legionella pneumophila sérogroupe 1 d’une TAR humide d’une usine automobile. La TAR est arrêtée le lendemain de la réception des résultats puis les circuits sont vidangés, nettoyés et désinfectés.

Les éléments des investigations épidémiologiques et environnementales réalisées par l’institut de veille sanitaire (InVs) indiquent que la source la plus probable (mais peut-être pas l’unique) de contamination de cet épisode de cas groupés est cette TAR. Un faisceau d’arguments est en faveur de cette hypothèse :

  • l’identité et la rareté des souches cliniques et environnementales isolées à partir de la TAR suspectée. Du fait de l’existence de souches endémiques, la similitude des souches cliniques et environnementales n’est pas toujours suffisante pour établir une relation causale. Toutefois, celle-ci est fortement étayée dans ce cas par l’identification d’une même souche isolée pour la première fois dans des prélèvements cliniques et environnementaux épidémiologiquement liés ;
  • la concordance des données climatologiques (direction des vents dominants, température, humidité relative) ;
  • l’absence d’obstacles urbains à la dissémination d’aérosols émis à partir de la TAR humide dans la zone concernée ;
  • les résultats des enquêtes environnementales menées pour les cas analysés, qui n’ont pas mis en évidence d’autre source de contamination par Legionella pneumophila sérogroupe 1.

Un choc biocide était systématiquement effectué 48 h avant les prélèvements mensuels de surveillance environnementale de cette TAR. Cet épisode souligne le possible manque de représentativité des prélèvements de surveillance environnementale en cas de désinfection systématique préalable.