Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine traitant du tournesol pour des usages alimentaire, agroalimentaire et énergétique, un opérateur sent vers 22 h une odeur de brûlé caractéristique et localise un feu dans un filtre à manches en pied d’un élévateur alimentant en coques de graines une cellule en béton d’un silo (H : 50 m). Il alerte le chef de quart et arrête l’appareil de manutention. Alors qu’ils interviennent pour maîtriser le sinistre, ils aperçoivent de la fumée s’échappant de la cellule contenant 800 t de coques et appellent les secours publics (23h05). Le POI est déclenché. Le personnel est évacué et les alimentations en énergie sont coupées. L’exploitant inerte la cellule à l’azote et les pompiers établissent un tapis de mousse en surface du produit stocké. Des mesures régulières de monoxyde de carbone (CO), d’oxygène (O2), de température et d’explosimétrie sont effectuées. La vidange du silo débutée dans la nuit est interrompue le 3/11 à 5h45, le pompage par camion-citerne mis en place n’étant pas efficace. L’évacuation des coques (20 t/h) reprend avec un convoyeur à bandes de location dans l’après-midi du 04/11 puis le lendemain matin avec un redler (30 à 40 t/h). A la suite du colmatage de la vis d’extraction du silo (05/11), un orifice de 0,6 x 0,6 m est percé dans la paroi en béton ferraillé de 0,20 m d’épaisseur en bas de cellule. L’utilisation d’une lance spéciale conçue pour pénétrer au cœur de la masse en combustion permet de débloquer la vis et de créer un trou (diam : 1 m) dans le produit stocké laissant ainsi apparaître le haut du silo. L’intervention des pompiers s’achève le 08/11 vers 16 h. Les 40 t de produit résiduel sur 4 m de haut sont extraites par l’exploitant.

Le tapis de mousse maintenu dans la cellule jusqu’au soir du 04/11 a nécessité 9,5 m³ d’émulseur. L’inertage du silo à l’azote par le bas, puis le haut pour inerter le ciel gazeux, s’est effectué à partir du stock de gaz de process du site puis par des approvisionnements de fournisseurs extérieurs.

Les pompiers ont été confrontés à diverses difficultés : acheminement de l’émulseur en haut du silo et qualité de celui fourni par l’entraide extérieure, problème technique sur la colonne sèche nécessitant sa substitution par un tuyau souple, diamètres des canalisations de l’installation non harmonisés avec les moyens des secours, absence de réchauffeur avec le camion-citerne d’azote intervenu sur le site, difficultés d’approvisionnement externe en azote, colmatage du produit à extraire avec l’eau de la mousse…

Selon l’exploitant, un auto-échauffement dans une trémie de process des coques, en amont du stockage, pourrait être à l’origine du sinistre, un début de combustion ayant été maîtrisé dans celle-ci le 03/11, vers 10 h, après apparition de fumées. L’exploitant effectue une analyse approfondie des causes de l’accident, modifie sa procédure d’intervention en liaison avec les pompiers et prévoit d’améliorer la détection de points chauds des coques avant stockage en silos.